Syndustricam

Syndicat des Industriels du Cameroun

Rencontre des Responsables RH du Syndustricam : Climat social et mise en œuvre de la Convention collective

Le mardi 14 janvier 2025, les Directeurs et Responsables des Ressources Humaines de plusieurs entreprises industrielles se sont réunis à l’immeuble siège du Syndustricam, situé à Douala, Akwa. Cette rencontre a permis d’échanger sur la conjoncture et le climat social au sein des industries, mais aussi de dresser un état des lieux de la mise en œuvre de la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation (CCNIT) dans les entreprises concernées.

Conjoncture et climat social : des efforts dans un contexte complexe

Les participants ont mis en exergue les efforts constants pour maintenir un climat social sain et serein, malgré un contexte marqué par des incertitudes et des difficultés croissantes. Plusieurs points ont été soulevés, notamment :

  • L’inflation généralisée, qui affecte les coûts de production et le pouvoir d’achat des travailleurs.
  • Les contraintes sectorielles, en particulier les difficultés liées à la fixation des prix de vente des produits industriels.
  • Les problèmes d’approvisionnement, impactant la chaîne de production.
  • Les exigences administratives et financières de la Loi de finances 2025 et de la nouvelle loi sur la fiscalité locale.
  • Les problèmes énergétiques, aggravés par les délestages fréquents.
  • Les incertitudes politiques à venir, qui influencent le climat des affaires.

Malgré ces défis, les responsables RH ont souligné l’importance de maintenir une communication fluide avec les travailleurs pour assurer la stabilité sociale et limiter les tensions.

État des lieux de la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation (CCNIT)

La rencontre a également été l’occasion de discuter de la mise en œuvre de la CCNIT. Les responsables RH ont pris note de la volonté exprimée par les syndicats de travailleurs de procéder à une évaluation de cette convention en vue d’une éventuelle révision.

Il convient de rappeler que la dernière révision de la CCNIT remonte au 6 janvier 2023. En 2024, la grille salariale a été réévaluée pour s’aligner sur le nouveau SMIG fixé à 60 000 FCFA. Cette dynamique d’adaptation régulière témoigne de l’engagement des parties prenantes à équilibrer les intérêts des employeurs et des travailleurs.

Perspectives d’un dialogue bipartite renforcé

Les responsables RH ont exprimé leur disponibilité à rencontrer les représentants des travailleurs dans le cadre d’un dialogue bipartite. Ce cadre de concertation est considéré comme essentiel pour :

  • Renforcer la stabilité sociale dans les entreprises industrielles.
  • Améliorer les conditions de travail et la qualité de vie des salariés, en tenant compte des risques inhérents au secteur (accidents, maladies professionnelles).
  • Accroître la compétitivité des entreprises à travers des pratiques innovantes et inclusives.

S’agissant de la Convention Collective, il convient de rappeler qu’il s’agit d’un accord écrit conclu entre un employeur (ou un groupement d’employeurs) et une (ou plusieurs) organisations syndicales représentatives des salariés. Elle vise à :

  • Compléter ou adapter la législation du travail par des dispositions spécifiques.
  • Déterminer le statut collectif des salariés.
  • Régir les relations entre employeurs et salariés.

Elle traite notamment des conditions d’emploi, de formation professionnelle, de travail, ainsi que des garanties sociales. Des clauses y sont incluses sur le contrat de travail, la période d’essai, la rémunération, la durée du travail, les congés payés, les absences, le préavis, et les indemnités de rupture. En aucun cas, une convention collective ne peut être moins favorable que les dispositions d’ordre public prévues dans le Code du travail.

La concertation entre RH et Syndicalistes marquera une nouvelle étape dans la consolidation des relations sociales au sein du secteur industriel camerounais, tout en témoignant d’une volonté commune d’avancer ensemble face aux enjeux économiques et sociaux actuels.

Séance de travail sur la révision de la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation du Cameroun

Les organisations syndicales du secteur industriel ont récemment adressé une demande au Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS) pour engager le processus de révision de la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation du Cameroun.

Dans cette correspondance, les organisations syndicales sollicitent la formalisation de la Commission Mixte Paritaire en vue de réviser la Convention, en vigueur depuis le 06 janvier 2023, conformément au délai de deux ans prévu à l’Article 3 : Révision – Durée de la Convention.

Elles y ont également joint une liste de 26 propositions de modifications, principalement orientées vers l’amélioration des droits et des conditions des travailleurs dans le secteur industriel.

Dans le cadre de la préparation des négociations à venir, nous convions les Responsables des Ressources Humaines dees votre entreprise à une séance technique d’échanges qui se tiendra le Mardi 14 Janvier 2025 dès 10h00 au siège du Syndustricam à Akwa.

L’objectif de cette séance sera d’examiner en détail les propositions formulées par les représentants des travailleurs et de préparer les contrepropositions à défendre lors des négociations.

Sensibilisation des industries sur la méthodologie TEST développée par l’ONUDI

Le 17 avril 2024  s’est tenue à la Chambre de Commerce, de l’Industrie, des Mines et de l’Artisanat (CCIMA) un séminaire de sensibilisation sur la méthodologie TEST de l’ONUDI. Il a été organisé par l’Organisation des Nations Unies pour le Développement des Industries (ONUDI) en coopération avec le syndicat des industriels du Cameroun (Syndustricam), la bourse des sous-traitances et de partenariat du Cameroun (BSTPC) et l’Association des entreprises des zones industrielles MAGZI de Douala (EZIMAD).

Les participants au séminaire se sont penchés sur la nécessité de réduire la consommation des ressources naturelles (eau, énergie, matières premières etc..) et sur l’émergence de différents concepts, tous reliés à une utilisation plus sobre ou plus efficace des ressources pour les entreprises industrielles.

De nouveaux concepts à intégrer

Au cours de ce séminaire, l’expert Martin Benoit Ngassoum a invité les participants à se familiariser à de nouveaux concepts à l’instar du concept de découplage et celui de l’ERPP (Efficacité des Ressources et la Production Propre). Le concept de découplage  désigne la possibilité d’une croissance économique, mesurée par une hausse du PIB, qui a lieu de manière simultanée à une baisse de consommation de ressources et des impacts environnementaux.  Quant à l’efficacité des ressources dans le domaine de l’industrie, elle renvoie à l’application de mesures réalistes, techniques et économiques, pour rationaliser l’utilisation des ressources naturelles dans les processus industriels et dans le cycle de conception des produits.

L’accent a été tout particulièrement placé sur le concept ERPP car toute société veut des produits et des services et ne veut pas des impacts négatifs dus à la production de ces produits et à leur utilisation. L’efficacité des ressources (ERPP) conduit à un meilleur bien-être (production de plus de biens et de services) en utilisant moins de ressources naturelles avec des avantages économiques associés à de faibles impacts environnementaux.

Les cas pratiques des industries camerounaises telles la SABC et la SODECOTON ont été exposés. Ils ont permis aux participant d’apprécier de manière concrète comment ces entreprises ont réalisées des économies et contribué à la réduction de leur déchets en applicant la méthodologie test.  

En perspectives

L‘approche TEST est donc une manière systématique d‘identifier et d‘étudier les potentiels les plus faisables pour l‘efficacité des ressources et l‘amélioration continue de l‘utilisation des matières, de l‘eau et de l‘énergie au sein d‘une entreprise, en s‘appuyant sur ses besoins spécifiques et capacités internes. Plusieurs entreprises se sont dites intéressées par cette méthodologie et se sont engagées à en commencer le processus en évaluant le dégré de pollution de leur entreprise.  

Les engagements du Cameroun à l’issue de l’Initiative Droits Humains 75

Les 22 et 23 avril 2024, le centre des Nations unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique Centrale a organisé à Douala une séance de retour d’information à destination des entreprises des secteurs publics et privés, des syndicats, de la commission des droits de l’homme du Cameroun et les collectivités locales décentralisée, sur les engagements pris en matière de droits de l’homme par le gouvernement du Cameroun dans le cadre de l’initiative Droits humains 75. La session de feed-back a réuni les mêmes participants qui ont pris part au débat sur les ODD et la protection sociale en septembre 2023, au cours duquel ils ont été consultés sur les engagements à proposer au Gouvernement. L’évènement de retour d’information avait donc pour objectifs d’informer les participants des engagements pris par le Gouvernement du Cameroun, de discuter des actions pouvant être adopté pour soutenir la mise en œuvre pour le suivi de ces engagements. A la fin de la séance, les participants ont adopté une série d’activités dans le cadre d’un plan d’action de mise en œuvre et de suivi.

À propos de l’initiative Droits Humains 75

L’initiative Droits Humains 75 est une campagne d’un an lancé en 2023 par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme qui se concentre sur l’universalité, le progrès et l’engagement dans la célébration du 75em anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Cette initiative a pour but de sensibiliser sur l’importance des Droits de l’Homme, de promouvoir la compréhension des principes de la  DUDH et d’encourager une action mondiale pour protéger et faire respecter les Droits de l’Homme de tous les individus. Elle vise à mettre l’accent sur les valeurs inscrites dans la DUDH, telles que la liberté, légalité et la justice pour tous, tout en abordant les défis contemporains qui menacent ces droits.

Tout au long de l’année 2023, diverses activités et évènements ont été organisés dans le cadre de l’initiative Droit Humains 75, notamment des discussions de haut niveau, des campagnes de plaidoyer, des programmes d’engagement des jeunes et des appels à des engagements pour faire progresser les Droits de l’Homme à travers le monde. L’initiative souligne l’importance de défendre les Droits de l’Homme, de renouveler les contrats sociaux entre le gouvernement et leur peuple et de favoriser une vision commune des Droits de l’Homme pour le développement durable.

En s’engageant auprès de diverses parties prenantes, notamment des gouvernements, des organisations de la société civile, des groupes de jeunes et des individus du monde entier, l’initiative Droits Humains 75 vise à mobiliser le soutien aux causes des Droits de l’Homme et à inspirer une action collective pour construire une société plus juste et inclusive basée sur les principes énoncés dans le DUDH.

Les Engagements pris par le Cameroun

Lors de la rencontre de haut niveau tenue à Genève en décembre 2023, le Cameroun a soumis trois engagements important à savoir :

Engagement N°1 : Poursuivre le processus de ratification de tous les instruments conventionnels relatifs à la protection des Droits de l’Homme. 

Engagement N°2 : Renforcer les capacités des administrations nationales concernées afin de leur inculquer les bonnes pratiques en matière de prévention de la torture.

Engagement N°3 : Renforcer la coopération avec les mécanismes onusiens et régionaux de protection des droits humains.

Le délai de mise en œuvre est fixé au 10 décembre 2030.