Syndustricam

Syndicat des Industriels du Cameroun

Note de lecture – RGE3

Secteur industriel camerounais : 14% des entreprises, 30% du chiffre d’affaires, la force discrète de l’économie !

L’Institut National de la Statistique (INS) vient de publier les premiers résultats du 3ème recensement général des Entreprises au Cameroun (RGE3). Cette opération fournit une cartographie actualisée du tissu entrepreneurial national, recensant 438 893 unités économiques, dont 61 542 relèvent du secteur secondaire (industries extractives, manufacturières, BTP, eau, électricité, gaz, etc.). Ce secteur voit sa part relative légèrement reculer à 14% du total des unités contre 15,4% en 2016. Ce taux est bien loin derrière celui du secteur tertiaire (qui concentre plus de 85% des entreprises) mais, pourtant, les entreprises industrielles concentrent près de 30% du chiffre d’affaires national, révélant une industrie faiblement représentée en nombre mais surreprésentée en valeur – un déséquilibre qui en dit long sur les forces et les faiblesses de notre structure économique.

Les cinq chiffres clés de l’écosystème industriel en 2022

1. Poids économique de l’industrie

Le secteur secondaire génère 5 890 milliards FCFA de chiffre d’affaires (29,6% du total national), avec une moyenne par entreprise de 96,6 millions FCFA en 2022 (en baisse par rapport à 2015). Les industries alimentaires en sont la locomotive (9,1% du CA national), suivies par les secteurs de l’extraction (6,5%), de l’électricité/gaz (2,9%) et du BTP (2,4%).

2. Répartition sectorielle

Au Cameroun, le secteur industriel est dominé, en nombre d’unités, par la branche « Fabrication d’article d’habillement » où l’on retrouve essentiellement des petits ateliers de couture. Ce sous-secteur représente près de la moitié des unités du secteur secondaire recensées (48,6%). Trois autres se démarquent : « Fabrication des produits à base du bois », « Industrie alimentaire (y compris tabac) », et « Fabrication des produits à base du métal ». A quatre, ils représentent 86,1% des unités du secteur secondaire.

3. Répartition par taille

Comme l’ensemble, le secteur secondaire est fortement dominé par les unités de petite taille : près de 70% des unités sont des TPE (CA HT annuel inférieur à 15 millions F CFA et employant moins de 5 personnes). Cette proportion dépasse 74% dans l’habillement et 72% dans les produits en bois, traduisant la nature artisanale et peu capitalistique de ces filières. Même dans des secteurs plus techniques comme l’électricité-gaz ou la construction, les TPE représentent plus de 50% des unités recensées.

A l’opposé, les industries de moyenne taille (ME) ne représentent que 0,8% du total du secteur secondaire, et les Grandes industries à peine 0,4%. Au Cameroun, seulement 217 industries cumulent un CA HT annuel supérieur à 3 milliards F CFA et emploient plus de 100 personnes. Une autre caractéristique est la part importante des unités non enregistrées. Elles représentent 22,3% des unités du secondaire.

4. Structure juridique

En lien avec la prédominance des petites unités, la forme juridique la plus représentée dans le secteur industriel sont celle de l’Entreprise individuelle (93,2%) avec une montée remarquable des SARL (6,4%). Le régime d’imposition le plus répandu est celui de l’impôt libératoire (87,8%).

5. Répartition régionale

Comme l’ensemble des entreprises, les industries sont fortement concentrées à Douala (30,5%) et Yaoundé (17,0%). Les régions de l’Ouest (13,2%) et du Nord-Ouest (4,1%) affichent aussi une densité industrielle relativement élevée.

6. Emploi industriel

Le secteur industriel emploie 18% des 1,18 million d’emplois permanents recensés dans les entreprises, soit 217 928 personnes. L’industrie agroalimentaire et la confection textile concentrent plus de la moitié des emplois industriels. La prédominance masculine reste forte (72,9% des effectifs). On retrouve dans les industries camerounaises, environ 59 000 femmes et 159 000 hommes, soit un Ratio H/F de 2,7. Ce ratio est moins élevé qua celui observé dans le primaire (4,4 imputable à la faible présence des femmes dans la Sylviculture et dans la pêche) mais plus élevé que dans le tertiaire (2).

L’effectif moyen par unité industrielle est de 3,5 personnes.

7. Profil des dirigeants

Dans le secteur industriel camerounais, près de 40% des unités ont pour promoteur une femme (39,8%). Ce taux fait du secondaire, le secteur où s’exprime le mieux l’entreprenariat féminin. Sur 40 916 promoteurs recensés dans le secondaire, 16 284 sont des femmes. Elles sont visibles notamment au sein des ateliers de couture et des unités artisanales de transformation agroalimentaire (manioc, fruit, oléagineux etc.)

Le secondaire se démarque aussi par une augmentation des promoteurs titulaires de diplômes du cycle secondaire (BEPC/CAP/GCEOL, PROBATOIRE, BAC/GCEAL). Il représentent 55,4% dans le secteur secondaire tandis que 7,8% ont un diplôme du supérieur (BTS, LICENCE/LICENCE PRO/BACHELOR DEGREE MAITRISE/MASTER1, DEA/MASTER 2 et plus) et 13% sont sans diplôme.

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8. Défis et perspectives

  • Un secteur industriel à forte valeur mais à faible densité : une distorsion préoccupante

Selon les chiffres du RGE3, le Cameroun connaît un certain boom entrepreneurial mais qui s’oriente largement vers des activités à faible barrière à l’entrée, notamment dans le commerce, les services de proximité, la restauration ou encore le transport. Ces activités sont majoritairement informelles, de petite taille, peu capitalistiques. À l’inverse, l’industrie requiert des investissements initiaux plus élevés, des compétences techniques spécifiques, un accès à l’énergie, aux intrants et aux infrastructures logistiques. Cette configuration limite l’entrée de nouveaux acteurs, en particulier les jeunes entrepreneurs et les femmes, comme l’illustre leur faible part dans les unités industrielles.

  • Baisse du chiffre d’affaires moyen dans l’industrie : un signal d’alerte sur la performance sectorielle

L’un des constats majeurs du RGE3 est la diminution du chiffre d’affaires moyen généré par les entreprises du secteur secondaire. En effet, le chiffre d’affaires moyen par entreprise industrielle est estimé à 96,6 millions FCFA en 2022, contre 107,7 millions FCFA lors du précédent recensement. Cela représente une baisse d’environ 10,3% en valeur moyenne. Ce recul peut s’expliquer par plusieurs facteurs structurels et conjoncturels :

  • Éclatement du secteur par l’entrée massive de très petites unités

Entre 2016 et 2022, la croissance du nombre d’entreprises dans le secteur secondaire est surtout portée par des TPE informelles à faible productivité, souvent peu capitalisées et opérant dans des niches artisanales ou semi-industrielles (boulangeries, menuiseries, ateliers mécaniques, unités de transformation rudimentaires, etc.).

  • Érosion du pouvoir d’achat et ralentissement de la demande

Dans un contexte économique marqué par des chocs successifs (COVID-19, inflation, baisse du pouvoir d’achat), la demande nationale en produits industriels s’est contractée ou déplacée vers des solutions importées à moindre coût. De nombreuses entreprises industrielles ont dû réduire leur production, voire suspendre des lignes d’activité, ce qui impacte négativement leur performance financière moyenne. Ce recul s’explique aussi par certaines politiques commerciales motivées par la lutte contre la vie chère, mais parfois en décalage avec la logique industrielle et même économique.

  • Faible diversification des marchés et dépendance à la demande locale

La majorité des entreprises industrielles opérant au Cameroun n’exportent pas et dépendent fortement du marché intérieur. Cette insuffisante intégration aux chaînes régionales ou internationales limite les opportunités de croissance externe du chiffre d’affaires, surtout dans un contexte économique local instable.

  • Concentration géographique de l’industrie : un frein au développement équilibré des filières régionales

Les données du RGE3 mettent en évidence une forte concentration géographique du tissu industriel. En effet, près de 48% des unités industrielles sont localisées dans les seules villes de Douala (30,5%) et Yaoundé (17,0%), tandis que le reste du territoire, notamment les régions septentrionales, de l’Est et du Sud, reste faiblement industrialisé.

Cette configuration révèle une dualisation spatiale de l’économie industrielle préoccupante dont les conséquences sont notamment :

  • La sous-valorisation des ressources locales alors que les Régions concernées disposent d’un potentiel agricole, forestier, minier ou halieutique non transformé localement ;
  • La désarticulation entre production et transformation empêchant l’émergence de chaînes de valeur intégrées ;
  • L’accentuation des déséquilibres régionaux en matière de développement humain ; l’absence des opportunités d’emploi qualifié en dehors des grands centres urbains alimentant l’exode des jeunes vers les villes
  • Forte informalité limitant l’accès au financement et à la commande publique.

Sur les 430 011 entreprises recensées, 367 109 sont informelles, soit un taux d’informalité globale de 85,4% au sens statistique. Ce fort taux d’informalité concerne aussi le secteur industriel avec des répercussions importantes et de nombreuses unités industrielles fonctionnent sans immatriculation formelle (au RCCM, au fisc ou à la CNPS) et n’ont pas de comptabilité structurée, rendant leurs flux financiers opaques.

Cette situation limite significativement l’accès aux leviers de croissance structurants tels que le financement bancaire, les subventions publiques, les incitations fiscales ou encore la commande publique. Les effets pervers de persistance de l’informalité dans l’industrie sont nombreux :

  • Distorsion de la concurrence : les acteurs formels, qui supportent la fiscalité et les charges sociales, sont désavantagés ;
  • Difficulté à structurer des filières industrielles pérennes : les relations inter-entreprises (sous-traitance, coopérations) restent fragiles ;
  • Faible mobilisation fiscale et inefficacité des politiques industrielles ;

Conclusion

Le RGE3 met en lumière une industrie essentielle mais fragilisée, dominée par les TPE et lourdement touchée par l’informalité, la concentration géographique, la faible structuration et un recul du chiffre d’affaires moyen. Ces constats renforcent la nécessité de politiques publiques industrielles ciblées, de mécanismes d’appui différenciés selon la taille et le secteur, ainsi qu’une véritable stratégie de formalisation et de montée en gamme du tissu industriel national. Pour les industriels, ce rapport est un levier d’analyse, de plaidoyer et de projection stratégique.

En rappel, le RGE3 a couvert tout le territoire national et a ciblé toutes les unités économiques en activité. Il s’agit des entreprises, coopératives, GIC et associations, tant formels qu’informels, ainsi que leurs établissements, identifiables et géographiquement localisables, c’est-à-dire exerçant dans un local professionnel fixe (boutique, atelier, usine, salon de coiffure, etc.) ou un site aménagé (garage auto/moto, laverie, dépôt de bois/sable, fabrique de briques, horticulture, étangs de poissons, etc.). Une entreprise est dite informelle lorsqu’elle n’a pas d’enregistrement dans un fichier administratif et/ou ne tient pas une comptabilité aboutissant à la DSF.

Visite de travail du Directeur Régional Adjoint du FNE au SYNDUSTRICAM

Le 27 mars 2025, le Directeur Régional Adjoint du FNE Monsieur NTONE Emmanuel s’est rendu au siège du SYNDUSTRICAM, dans le cadre d’une visite de prise de contact et de travail avec le Président du Syndicat, Monsieur Samuel NJANGA KONDO N.

Les échanges entre le Syndicat des Industriels du Cameroun (Acteur clé du Secteur Production) et le FNE (Acteur public de l’emploi) ont porté sur un large éventail d’axes de coopération dont la matérialisation sera mise en œuvre dans les prochains jours. Il s’agit principalement de :

Axe 1 : Coopération pour une meilleure insertion dans l’industrie 

Axe 2 : Formation et renforcement des compétences

Axe 3 : Développement des projets conjoints

Axe 4 : Dialogue stratégique et plaidoyer commun

Par la suite, le Directeur Régional Adjoint a fait une présentation sommaire des missions du FNE et du programme PED-Ci (Programme Emploi Diplômé Citoyen). Ce programme vise l’insertion en stage pré-emploi des jeunes diplômés sans expérience professionnelle et à la recherche d’un premier emploi.

Basé sur une approche économique exigeant la productivité des entreprises et une cohésion et solidarité nationale, dans un « esprit citoyen » des entreprises au Cameroun, le PED-Ci est d’une durée de deux ans et présente pour l’entreprise bénéficiaire les avantages suivants :

  • Disposer d’une main d’œuvre jeune, dynamique, motivée et volontaire pour contribuer à la productivité de l’entreprise à coût modéré ;
  • Avoir plus de temps pour observer, évaluer le candidat pour un recrutement définitif (on note beaucoup de cas dans le PED actuel où l’entreprise a recruté le jeune avant la fin de son stage) ;
  • Bénéficier d’un avantage fiscal sur les indemnités versées aux stagiaires.

Par ailleurs, le Président Samuel NJANGA KONDO N. a interpellé le Directeur Régional sur le devenir du processus des « Bornes emplois » inauguré à Douala 4eme en Janvier 2022. Il a insisté sur la nécessité de réhabiliter ce processus, et de faire du problème d’insertion professionnelle des jeunes une priorité nationale. De ce fait, il lance un appel à la mobilisation de toutes les forces vives qui s’intéressent à ce domaine (Institutions étatiques et Entreprises publiques et privées), pour qu’ensemble des solutions franches soient trouvées.   

Séance de travail sur la révision de la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation du Cameroun

Les organisations syndicales du secteur industriel ont récemment adressé une demande au Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS) pour engager le processus de révision de la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation du Cameroun.

Dans cette correspondance, les organisations syndicales sollicitent la formalisation de la Commission Mixte Paritaire en vue de réviser la Convention, en vigueur depuis le 06 janvier 2023, conformément au délai de deux ans prévu à l’Article 3 : Révision – Durée de la Convention.

Elles y ont également joint une liste de 26 propositions de modifications, principalement orientées vers l’amélioration des droits et des conditions des travailleurs dans le secteur industriel.

Dans le cadre de la préparation des négociations à venir, nous convions les Responsables des Ressources Humaines dees votre entreprise à une séance technique d’échanges qui se tiendra le Mardi 14 Janvier 2025 dès 10h00 au siège du Syndustricam à Akwa.

L’objectif de cette séance sera d’examiner en détail les propositions formulées par les représentants des travailleurs et de préparer les contrepropositions à défendre lors des négociations.

Préoccupations fiscales des industries

Dans le cadre des concertations organisées par l’administration fiscale avec les organisations du secteur privé en prélude à l’élaboration du projet de Loi de Finances 2025, l’équipe de la Direction Générale des Impôts conduite par M. Roger Athanase MEYONG ABATH, a tenu une séance de travail avec la délégation du Syndustricam le mardi 27 Août 2024.

Outre les propos liminaires, la séance a été consacrée à l’examen des préoccupations et propositions formulées par le Syndicat, aussi bien celles transmises antérieurement à l’administration fiscale que celles évoquées séance tenante par les membres présents. L’Administration fiscale a reconnu que la plupart des propositions étaient pertinentes, mais a indiqué que pour certaines d’entre elles, l’implémentation nécessitera un certain temps et pour d’autres, des concertations seront nécessaires avec d’autres administrations.

Aussi, la séance de travail a débouché sur les principales recommandations suivantes :

  1. Le Syndustricam devra saisir les administrations concernées par certaines réformes (MINEPDED, MINDCAFF,  DGTCF, …) pour motiver les propositions faites ;
  2. Les industries dont des produits fabriqués à base de matières premières locales sont “indûment” imposés aux droits d’accises doivent produire des notes précises sur leurs procédés de fabrication et se rapprocher de la DGI pour motiver la suppression de ces droits ;
  3. Les PMI dont les clients réclament des attestations de retenue à la source de précomptes sont priées de saisir la DGI pour faire configurer leurs comptes dans le système afin de leur permettre de délivrer automatiquement ces attestations ;
  4. Le Syndustricam est invité à participer à la sensibilisation des salariés des entreprises sur la nécessité de faire la déclaration de leurs revenus sur la plate-forme dédiée de l’administration fiscale.

Au terme de la rencontre, le DGI a indiqué que son administration reste disponible à recevoir d’éventuelles autres propositions pour peu que celles-ci lui parviennent avant le 20 septembre 2024. Il a également souhaité associer les chefs d’entreprises à la lutte contre le “gros informel”. Aussi, pour peaufiner les propositions du Syndicat sur les points déjà évoqués et examiner d’autres préoccupations complémentaires, une séance de travail est prévu le Mardi 10 septembre 2024 à 10h au siège du Syndustricam à Akwa.

SAVONNERIE : Environ 51,5 milliards générés en 2023

Au cours de l’année 2023, les savonneries en activité au Cameroun ont commercialisé environ 66 591 tonnes de savon vers l’étranger pour un montant de 51,5 milliards de F. L’information provient de l’institut national de la statistique (INS). Ce volume de vente est en hausse de 12 000 tonnes, soit 22% en glissement annuel. En valeur, les exportations de savon de ménage du Cameroun ont rapporté 14,5 milliards de F de plus qu’en 2022, correspondant à une augmentation des recettes de 39%.

Notons que le gouvernement camerounais a autorisé des importations d’huile de palme brut d’un volume de 200 000 tonnes, pour garantir l’approvisionnement des usines de production.

L’industrie manufacturière se démarque

L’entrée en exploitation de nouveaux opérateurs et l’extension des capacités de certaines industries existantes, le tout sur fond d’accroissement des investissements privés, ont tiré l’activité dans cette branche du secondaire.

Dans un environnement toujours difficile et toujours pas débarrassé des pressions inflationnistes accentuées au niveau national par le relèvement des prix de carburant à la pompe, les secteurs primaires (agriculture et élévage), secondaire (industrie) ou tertiaire (services) ont toutes enregistré un recul d’activité au courant de l’année écoulée. Toutefois, une branche d’activité se démarque. Il s’agit des industries manufacturières dont la croissance doublera en 2023 à 3% contre 1,2% en 2022.

Cette embellie observée dans le secteur manufacturier tient de ce que « la Cameroun continue d’enregistrer l’entrée en exploitation de nouveaux opérateurs, ainsi que l’extension de capacité de certaines industries », mentionne le rapport du Minepat. Des exemples pour étayer cette assertion. D’abord l’entré en production de la société camerounaise Gracedom Bottling Company dans l’industrie brassicole avec à la clé un investissement de 50 milliards de F pour l’installation de trois ligne de productions des boissons gazeuses de marque  coca-cola, Fanta et Sprite. Ensuite l’accroissement des capacités des opérateurs des secteurs de la transformation du cacao, de la sidérurgie et de la cimenterie, en vue de mieux adresser la demande intérieur et sous régionale de plus en plus croissante.

Que cache ce bond du secteur manufacturier ?

De l’avis du Minepat, il s’agit de l’effet des mesures incitatives mises en place par le gouvernement pour permettre aux entreprises de ce secteur en particulier et du secteur secondaire en général, de juguler les contrecoups de la hausse généralisée du niveau des prix dont l’une des conséquences pour les industries a été le renchérissement du cout des intrants et donc, des charges de production, affectant leur compétitivité. L’une de ces incitations, c’est la décote de 30% appliquée sur les droits d’accises pour les boissons intégrant des intrants locaux, conformément aux dispositions de la loi de finance 2023. Cette mesure a encouragé la transformation locale des investissements dans ce secteur »,  souligne le ministère en charge de l’économie. Dans le même sillage, « les exonérations douanières sur les équipements, instituées au titre de la relance post pandémie de 2021, ont permis aux entreprises d’améliorer et d’accroitre graduellement leur stock de capital physique », ajoute la même source.

Bon des investissements

Pour l’année écoulée, les investissements privés se sont accrus. Dans le secteur manufacturier, ils ont été considérables. La balance des paiements estime les entrées nettes à 610,3 milliards de F, en hausses de 33,2 milliards de F par rapport à 2022.

« Ces financements couplés aux financement internes ont permis de réaliser plusieurs projets d’envergure notamment dans le sous-secteur des industries manufacturières », peut-on lire dans le rapport du Minepat. Un dyamisme qui mériterait d’être maintenu, pour permettre de réaliser la transformation structurelle de l’économie camerounaise dont l’industrie manufacturière est la pierre d’angle. 

Rencontres Economiques et Commerciales : Alliance consolidée entre L’ASMEX et le SYNDUSTRICAM

Intensifier les échanges commerciaux, tel était le but visé par les rencontres économiques et commerciales entre les exportateurs marocains et les industriels camerounais. 

Les milieux d’affaires CAMEROUN – MAROC se sont retrouvé à Douala, Capitale économique du Cameroun, du 28 au 30 Mai 2024 dans le cadre des Rencontres Economiques et Commerciales organisées par le Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM). Ce rendez-vous économique a été l’occasion du rapprochement entre les membres de l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) et les opérateurs économiques camerounais, plus précisément les membres du Syndustricam.

Durant trois jours, cet évènement qui a réuni plusieurs entreprises locales et une dizaine d’acteurs économiques provenant du Maroc a donné aux participants l’occasion de nouer des partenariats, d’échanger des expériences, d’explorer de nouvelles destinations et opportunités, à travers des visites d’entreprises locales et des rencontres B2B, mais aussi de découvrir les possibilités d’investissement au Cameroun. Rappelons ici que les échanges commerciaux entre le Cameroun et le Maroc sont chiffrés à environ 108 Millions USD en 2022, dont 107 millions USD exporté par le Maroc et 1 million USD exporté par le Cameroun. Ce qui positionne le Maroc parmi les premiers fournisseurs Africains du Cameroun mais avec un volume d’échange encore très faible.

Afin de booster ces échanges dans un partenariat gagnant-gagnant, Monsieur MOUNIR FERRAM (Directeur Exécutif de l’ASMEX) et Monsieur Samuel NJANGA KONDO (Président du Syndustricam) se sont engagés à travailler sur la réalisation de plusieurs projets communs, notamment dans le secteur de l’agro-industrie et de la pêche industrielle.

Les deux organisations ont convenues de se retrouver au Maroc en 2025 afin de consolider l’alliance stratégique démarrée au Cameroun par la signature de la convention de partenariat d’une part, et d’ autre part  l’intégration des associations sectorielles dans leurs projets commun.

La BEAC à l’écoute des Industriels

Ce jeudi 28 mars 2024, à l’Hôtel Platinum Cocotier sis au quartier Bonanjo à Douala s’est déroulée une importante rencontre entre la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) et le Syndicat des Industriels du Cameroun (Syndustricam) sur le thème : Transfert des devises : Un plaidoyer pour les industries.

La rencontre était présidée par M. Samuel NJANGA KONDO, Président du Syndustricam avec comme intervenant principal et hôte de marque, M. Pierre Emmanuel NKOA AYISSI, Directeur National BEAC-Cameroun.

Elle a regroupé près de 150 chefs d’entreprises, industriels, banquiers, prestataires et hommes de médias.

Après avoir chaleureusement remercié l’hôte du jour pour sa disponibilité et l’esprit d’ouverture dont il fait preuve pour rendre possible cette rencontre, le Président du Syndustricam a planté le décor en situant les uns et les autres sur le contexte de la rencontre, ses motivations et les attentes du Syndicat. (Téléchargez le Mot de bienvenue du Président du Syndustricam).

A sa suite, le Secrétaire Général, M. Vincent KOUETE a exposé en détails les préoccupations des industries et leur plaidoyer pour un allègement des procédures, une meilleure responsabilisation des acteurs et la valorisation des efforts des industries. (Téléchargez l’exposé du Syndustricam).

En réponse aux préoccupations des industriels, le Directeur National de la BEAC a apporté des éclaircissements sur le contexte macro-économique, les motivations, les acquis et les résultats de la règlementation de changes adoptée en 2018 par les pays de la CEMAC. (Téléchargez l’exposé de la BEAC).

M. Pierre Emmanuel NKOA AYISSI a insisté sur la nécessité pour tous les acteurs de s’approprier la lettre circulaire N° 002/GR/2022 relative à la documentation à fournir par la clientèle en fonction de la nature des opérations.

Durant l’intense phase des échanges qui a suivi avec les participants, le Directeur National BEAC-Cameroun a insisté, illustrations chiffrées à l’appui, sur la solidité retrouvée du Franc CFA et sur les atouts de cette monnaie dans un contexte de turbulences internationales. Il a réaffirmé la disponibilité de la Banque Centrale à poursuivre les échanges pour apporter des solutions concertées à certaines difficultés présentées par les industries.

Il vous est possible de revivre la retransmission intégrale de cette rencontre sur la page Facebook du Syndustricam en cliquant ici.

Douala, le 28 mars 2024

Nouvelle grille salariale arrimée au SMIG à 60 000 F CFA

Le vendredi 22 mars 2024, au siège du Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM), les représentants des employeurs et de syndicats de travailleurs, après d’âpres discussions et négociations, sont parvenus à un Accord dotant la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation (CCNIT) d’une nouvelle grille salariale avec pour principale caractéristique, son arrimage au Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG).

C’était à l’issue de la 2ème session de la Commission mixte paritaire chargée de cette harmonisation de cette grille dont les travaux étaient coordonnés techniquement par une équipe d’experts dépêchée par le Ministre du Travail et de la Sécurité sociale (MINTSS).

Selon le vœu exprimé par Monsieur Samuel NJANGA KONDO, Président du Syndustricam et conforté par les propos de Monsieur Jean-Bosco KITCHABO, Président du Syndical Départemental des Industries Chimiques du Wouri (SDICW) qui se sont exprimés en ouverture de cette session, il fallait trouver un juste milieu entre deux impératifs :

D’une part, donner un bol d’air aux bas salaires du secteur en application du Décret N°2023/00338/PM du 21 mars 2023 fixant le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) à de 60 000 F par mois et, d’autre part, éviter d’asphyxier définitivement les industries, surtout les PMI dont la survie financière ne tient plus qu’à un fil, face à la hausse vertigineuse des charges que les industries subissent depuis 2014.

C’est en considération de ces enjeux que les membres de la Commission, après quatre heures de négociation, ont pu trouver un accord. Désormais, le plus bas salaire du secteur passera de 39 911 F CFA par mois à 60 000 F CFA par mois, soit une hausse de 50,3% pour la Catégorie I, échelon A.

Après cet accord Employeurs – Travailleurs scellé ce vendredi au siège du Syndustricam, il reste plus que le visa de conformité du Ministère en charge du travail et les bas salaires des industries de transformation pourront bénéficier de ce bol d’air tant attendu dont l’application est considérée comme acquise depuis le 1er janvier 2024.

En rappel, la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation (CCNIT) a été entièrement révisée en janvier 2023, révision qui avait déjà consacré, entre autres, une revalorisation de la grille salariale à hauteur de 5,5% pour les catégories I à VI ; 3,5% pour les catégories VII à IX et 2% pour les catégories X à XII.

À propos du Syndustricam

Le Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM) est actif depuis 1948, né de la volonté des chefs d’entreprises industrielles de créer un syndicat destiné à les réunir pour favoriser la collaboration et le partage des meilleures pratiques, à les représenter auprès des pouvoirs publics et à entretenir le dialogue avec les syndicats de travailleurs.

Harmonisation de la grille salariale des industries de transformation au SMIG de 60 000 F CFA

Le Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM) informe les industries et l’ensemble des acteurs économiques que la Commission Mixte chargée de l’harmonisation de la grille salariale de la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation (CCNIT) au Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) de 60 000 F CFA tiendra une session de travail ce Vendredi 22 mars à partir de 11 heures au siège du Syndustricam à Douala (Akwa).

Mise en place par Arrêté du 03 juillet 2023 du Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS), cette Commission est placée sous l’autorité directe du MINTSS et présidée par Madame SANKEP Angeline, Directeur des Relations professionnelles au MINTSS.

Elle est composée à part égales de représentants des employeurs (04 membres) et de syndicats de travailleurs (SDICW, SYNATITECHC, SYNATIAC, SDICM) assistés d’un Secrétariat technique fournit par le MINTSS dont l’entregent sera nécessaire pour rapprocher les points de vue des employeurs et des travailleurs sur les différentes simulations de grilles salariales arrimées au SMIG de 60 000 F CFA.

En rappel, la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation (CCNIT) a été entièrement révisée en janvier 2023, révision qui avait déjà consacré, entre autres, une revalorisation de la grille salariale à hauteur de 5,5% pour les catégories I à VI ; 3,5% pour les catégories VII à IX et 2% pour les catégories X à XII.

Les travaux en cours visent à arrimer cette grille au montant de 60 000 F par mois défini par Décret N°2023/00338/PM du 21 mars 2023 fixant le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) pour les secteurs autres que le secteur agricole et assimilé.

À propos du Syndustricam

Le Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM) est actif depuis 1948, né de la volonté des chefs d’entreprises industrielles de créer un syndicat destiné à les réunir pour favoriser la collaboration et le partage des meilleures pratiques, à les représenter auprès des pouvoirs publics et à entretenir le dialogue avec les syndicats de travailleurs. Le Syndustricam est ouvert à toutes les entreprises industrielles, sans distinction tenant à la taille de l’entreprise, à l’origine des capitaux ou à la nature de l’activité industrielle exercée.