Syndustricam

Syndicat des Industriels du Cameroun

SYNDUSTRICAM–PAK : vers un partenariat structuré au service de l’industrie

Le mercredi 24 avril 2024, le Siège du Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM) à Douala a servi de cadre à une importante rencontre d’échange entre les responsables du Port Autonome de Kribi (PAK) et l’équipe du syndicat conduite par son Président, Monsieur SAMUEL NJANGA KONDO NGANDE.

Cette rencontre, qui s’inscrivait dans le cadre de la politique de promotion des zones d’accueil et d’attraction des investissements industriels impulsée par le PAK, avait pour objectif de présenter aux industriels les opportunités offertes par cette infrastructure portuaire moderne et stratégiquement positionnée.

C’est M. Patrice LOUMOU, Responsable de la Prospective et du Développement industriel au sein du PAK, qui a brillamment conduit la présentation. En une vingtaine de minutes, il a retracé l’historique du port, exposé sa vision de développement, et mis en lumière les avantages comparatifs offerts par la plateforme logistique et industrielle de Kribi dont la phase 2 de développement est déjà opérationnelle.

Le PAK, de l’idée à la concrétisation

Dans un secteur maritime et portuaire est en évolution permanente avec une tendance à la construction de porte-conteneurs toujours plus gigantesques, l’idée de doter le Cameroun d’infrastructures portuaires adaptées remonte aux années 1960. Ce projet a connu une accélération à partir des années 2000 en la faveur du décret n° 99/132 du 15 Juin 1999 qui concrétisait la volonté gouvernementale de disposer d’un complexe industrialo-portuaire à Kribi. La première pierre de l’infrastructures a été posée le 08 octobre 2011 et le port a été inauguré officiellement en mars 2018.

Au terme de cette phase 1, le Port de Kribi disposait déjà de :

  • Un terminal à conteneur de 350 mètres linéaires fondé à -16m ;
  • Un terminal polyvalent de 265 mètres linéaires de quai fondé à -15,5 m ;
  • Un quai additionnel de 715 mètres fondé à -16m ;
  • Deux terminaux pétroliers offshore ;
  • Et un terminal gazier offshore.

Face aux défis croissants, le port a rapidement entamé la réalisation de la phase II qui lui permet désormais de doubler ses capacités, notamment avec la construction d’un nouveau quai de 715 m de long pour accueillir plus de navires, la construction de nouvelles aires de stockage pour conteneurs de 1902 000 m2, la prolongation de la digue de protection, la construction des bâtiments administratifs, d’entretien, d’exploitation, de restauration et divers sur 6 000 m2.

Un écosystème attractif, au service des opportunités présentes et futures

Conçu autour de quatre composantes structurantes — portuaire, infrastructurelle, industrielle et urbaine — le Port Autonome de Kribi (PAK) constitue d’ores et déjà une destination économique de choix pour les investisseurs.

S’agissant spécifiquement des acteurs industriels, la zone qui leur est réservée bénéficie d’un aménagement de qualité, avec des infrastructures de base complètes : voiries, réseaux d’eau, d’énergie, de fibre optique et d’assainissement. Elle comprend également un parc immobilier moderne, doté notamment d’un centre des affaires de dernière génération (espaces commerciaux, bureaux, salles d’expositions et de conférences) ainsi que des entrepôts logistiques immédiatement disponibles à la location.

Les entreprises implantées dans la Zone Industrialo-Portuaire de Kribi (ZIIPK) profiteront, en outre, de services à forte valeur ajoutée : guichet unique administratif, sécurité, accompagnement technique, etc. À cela s’ajoutent les incitations prévues par la législation camerounaise en matière fiscale, douanière et réglementaire.

Autant d’atouts pour encourager l’implantation d’opérateurs logistiques et industriels de premier plan, notamment dans les filières prioritaires définies par la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30) : agro-industrie, forêt-bois, textile-confection, mines, métallurgie et sidérurgie. Ces entreprises bénéficieront également d’un positionnement géographique stratégique, d’une connexion logistique performante et d’une fluidité administrative accrue.

PAK – SYNDUSTRICAM : les signaux sont au vert

La présentation, vivement saluée et applaudie par l’ensemble des participants, témoigne de l’importance des opportunités que le Port Autonome de Kribi présente pour les industriels camerounais. Séduit par la démarche, le Président du SYNDUSTRICAM s’est déclaré favorable à l’établissement d’une collaboration structurée entre les deux institutions.

Les équipes du PAK et du SYNDUSTRICAM s’engagent ainsi à travailler de concert, tant pour relayer ces opportunités auprès des industriels membres du syndicat, que pour identifier les bases d’un partenariat véritablement « gagnant-gagnant ».

Visite de travail du Directeur Régional Adjoint du FNE au SYNDUSTRICAM

Le 27 mars 2025, le Directeur Régional Adjoint du FNE Monsieur NTONE Emmanuel s’est rendu au siège du SYNDUSTRICAM, dans le cadre d’une visite de prise de contact et de travail avec le Président du Syndicat, Monsieur Samuel NJANGA KONDO N.

Les échanges entre le Syndicat des Industriels du Cameroun (Acteur clé du Secteur Production) et le FNE (Acteur public de l’emploi) ont porté sur un large éventail d’axes de coopération dont la matérialisation sera mise en œuvre dans les prochains jours. Il s’agit principalement de :

Axe 1 : Coopération pour une meilleure insertion dans l’industrie 

Axe 2 : Formation et renforcement des compétences

Axe 3 : Développement des projets conjoints

Axe 4 : Dialogue stratégique et plaidoyer commun

Par la suite, le Directeur Régional Adjoint a fait une présentation sommaire des missions du FNE et du programme PED-Ci (Programme Emploi Diplômé Citoyen). Ce programme vise l’insertion en stage pré-emploi des jeunes diplômés sans expérience professionnelle et à la recherche d’un premier emploi.

Basé sur une approche économique exigeant la productivité des entreprises et une cohésion et solidarité nationale, dans un « esprit citoyen » des entreprises au Cameroun, le PED-Ci est d’une durée de deux ans et présente pour l’entreprise bénéficiaire les avantages suivants :

  • Disposer d’une main d’œuvre jeune, dynamique, motivée et volontaire pour contribuer à la productivité de l’entreprise à coût modéré ;
  • Avoir plus de temps pour observer, évaluer le candidat pour un recrutement définitif (on note beaucoup de cas dans le PED actuel où l’entreprise a recruté le jeune avant la fin de son stage) ;
  • Bénéficier d’un avantage fiscal sur les indemnités versées aux stagiaires.

Par ailleurs, le Président Samuel NJANGA KONDO N. a interpellé le Directeur Régional sur le devenir du processus des « Bornes emplois » inauguré à Douala 4eme en Janvier 2022. Il a insisté sur la nécessité de réhabiliter ce processus, et de faire du problème d’insertion professionnelle des jeunes une priorité nationale. De ce fait, il lance un appel à la mobilisation de toutes les forces vives qui s’intéressent à ce domaine (Institutions étatiques et Entreprises publiques et privées), pour qu’ensemble des solutions franches soient trouvées.   

Programmation Monétaire 2025 : Le Syndustricam plaide pour une politique monétaire favorable aux industries

Dans le cadre des travaux de programmation monétaire initiale pour 2025, une mission de la BEAC a séjourné à Douala du 12 au 26 février.

Le 17 février, le Secrétaire Général du Syndustricam et ses collaborateurs ont reçu la délégation de la BEAC à l’immeuble Standing House pour une séance de travail d’une heure et demie. Les discussions ont porté sur l’état de l’économie nationale et les enjeux spécifiques du secteur industriel.

💡 Un secteur industriel sous pression

Les échanges ont abordé plusieurs préoccupations majeures pour les industries camerounaises :

❌ Inflation persistante et coût des matières premières.

❌ Innovations fiscales et réglementaires de 2025 (Loi de finances, fiscalité locale).

❌ Problématiques salariales et environnementales spécifiques aux industries.

A ce sujet, le Syndustricam a exposé les principaux obstacles à la compétitivité industrielle :

🔹 Contraintes financières : Accès limité aux financements ;

🔹 Défis infrastructurels : Insuffisance énergétique, état des routes ;

🔹 Problèmes logistiques : Tracasseries sur les corridors de transport ;

🔹 Obstacles concurrentiels : Régulation rigide des prix, importations incontrôlées, contrebande.

Face aux défis multiples, les industries camerounaises, accompagnées par le Syndustricam, ont mis en place diverses stratégies d’adaptation qui fondent aujourd’hui leur résilience. Ces stratégies concernent notamment :

  • l’optimisation interne et la maîtrise des coûts à travers l’adoption de nouvelles stratégies de gestion des ressources, la réduction des charges opérationnelles, le renforcement de l’efficacité énergétique, …
  • le développement de synergies industrielles qui se traduit par la collaboration renforcée entre entreprises pour mutualiser certaines infrastructures et réduire les coûts logistiques.
  • La diversification des approvisionnements qui consiste en la recherche de fournisseurs alternatifs pour contourner les difficultés liées aux importations et sécuriser les chaînes d’approvisionnement.
  • L’innovation et la montée en gamme par des investissements dans la modernisation des équipements et la transformation des produits afin de mieux répondre aux attentes du marché.
  • Les plaidoyers et dialogue avec les pouvoirs publics qui a consisté à mobiliser les industriels, sous l’impulsion du Syndustricam, pour défendre des réformes visant à améliorer l’environnement économique.

💼 L’action du Syndustricam pour un climat des affaires favorable

Au-delà de son rôle de défense des intérêts industriels, le Syndustricam a également évoqué ses initiatives pour soutenir ses membres dans leur développement et leur adaptation. Au cours de l’année 2024, elles ont porté sur :

  • L’accompagnement personnalisé des entreprises dans l’optimisation de leur modèle économique ;
  • La facilitation de partenariats stratégiques pour l’accès aux financements et aux opportunités commerciales ;
  • La représentation active dans les hautes instances économiques, avec des propositions visant à assouplir certaines réglementations et améliorer l’environnement des affaires.

Grâce à ces actions et aux efforts conjugués des entreprises industrielles, le secteur cherche non seulement à surmonter les défis conjoncturels, mais aussi à bâtir un modèle plus robuste et compétitif sur le long terme.

Le Syndustricam espère, à l’issue de cet échange, une programmation monétaire adossée aux réalités économiques vécues par les industries. Au regard des défis exposés lors de cette séance de travail, il paraît impératif que la politique monétaire intègre ces contraintes afin d’éviter des décisions macroéconomiques en décalage avec les besoins réels du secteur productif et la compétitivité industrielle du Cameroun.

Rencontre des Responsables RH du Syndustricam : Climat social et mise en œuvre de la Convention collective

Le mardi 14 janvier 2025, les Directeurs et Responsables des Ressources Humaines de plusieurs entreprises industrielles se sont réunis à l’immeuble siège du Syndustricam, situé à Douala, Akwa. Cette rencontre a permis d’échanger sur la conjoncture et le climat social au sein des industries, mais aussi de dresser un état des lieux de la mise en œuvre de la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation (CCNIT) dans les entreprises concernées.

Conjoncture et climat social : des efforts dans un contexte complexe

Les participants ont mis en exergue les efforts constants pour maintenir un climat social sain et serein, malgré un contexte marqué par des incertitudes et des difficultés croissantes. Plusieurs points ont été soulevés, notamment :

  • L’inflation généralisée, qui affecte les coûts de production et le pouvoir d’achat des travailleurs.
  • Les contraintes sectorielles, en particulier les difficultés liées à la fixation des prix de vente des produits industriels.
  • Les problèmes d’approvisionnement, impactant la chaîne de production.
  • Les exigences administratives et financières de la Loi de finances 2025 et de la nouvelle loi sur la fiscalité locale.
  • Les problèmes énergétiques, aggravés par les délestages fréquents.
  • Les incertitudes politiques à venir, qui influencent le climat des affaires.

Malgré ces défis, les responsables RH ont souligné l’importance de maintenir une communication fluide avec les travailleurs pour assurer la stabilité sociale et limiter les tensions.

État des lieux de la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation (CCNIT)

La rencontre a également été l’occasion de discuter de la mise en œuvre de la CCNIT. Les responsables RH ont pris note de la volonté exprimée par les syndicats de travailleurs de procéder à une évaluation de cette convention en vue d’une éventuelle révision.

Il convient de rappeler que la dernière révision de la CCNIT remonte au 6 janvier 2023. En 2024, la grille salariale a été réévaluée pour s’aligner sur le nouveau SMIG fixé à 60 000 FCFA. Cette dynamique d’adaptation régulière témoigne de l’engagement des parties prenantes à équilibrer les intérêts des employeurs et des travailleurs.

Perspectives d’un dialogue bipartite renforcé

Les responsables RH ont exprimé leur disponibilité à rencontrer les représentants des travailleurs dans le cadre d’un dialogue bipartite. Ce cadre de concertation est considéré comme essentiel pour :

  • Renforcer la stabilité sociale dans les entreprises industrielles.
  • Améliorer les conditions de travail et la qualité de vie des salariés, en tenant compte des risques inhérents au secteur (accidents, maladies professionnelles).
  • Accroître la compétitivité des entreprises à travers des pratiques innovantes et inclusives.

S’agissant de la Convention Collective, il convient de rappeler qu’il s’agit d’un accord écrit conclu entre un employeur (ou un groupement d’employeurs) et une (ou plusieurs) organisations syndicales représentatives des salariés. Elle vise à :

  • Compléter ou adapter la législation du travail par des dispositions spécifiques.
  • Déterminer le statut collectif des salariés.
  • Régir les relations entre employeurs et salariés.

Elle traite notamment des conditions d’emploi, de formation professionnelle, de travail, ainsi que des garanties sociales. Des clauses y sont incluses sur le contrat de travail, la période d’essai, la rémunération, la durée du travail, les congés payés, les absences, le préavis, et les indemnités de rupture. En aucun cas, une convention collective ne peut être moins favorable que les dispositions d’ordre public prévues dans le Code du travail.

La concertation entre RH et Syndicalistes marquera une nouvelle étape dans la consolidation des relations sociales au sein du secteur industriel camerounais, tout en témoignant d’une volonté commune d’avancer ensemble face aux enjeux économiques et sociaux actuels.

Séance de travail sur la révision de la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation du Cameroun

Les organisations syndicales du secteur industriel ont récemment adressé une demande au Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS) pour engager le processus de révision de la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation du Cameroun.

Dans cette correspondance, les organisations syndicales sollicitent la formalisation de la Commission Mixte Paritaire en vue de réviser la Convention, en vigueur depuis le 06 janvier 2023, conformément au délai de deux ans prévu à l’Article 3 : Révision – Durée de la Convention.

Elles y ont également joint une liste de 26 propositions de modifications, principalement orientées vers l’amélioration des droits et des conditions des travailleurs dans le secteur industriel.

Dans le cadre de la préparation des négociations à venir, nous convions les Responsables des Ressources Humaines dees votre entreprise à une séance technique d’échanges qui se tiendra le Mardi 14 Janvier 2025 dès 10h00 au siège du Syndustricam à Akwa.

L’objectif de cette séance sera d’examiner en détail les propositions formulées par les représentants des travailleurs et de préparer les contrepropositions à défendre lors des négociations.

Préoccupations fiscales des industries

Dans le cadre des concertations organisées par l’administration fiscale avec les organisations du secteur privé en prélude à l’élaboration du projet de Loi de Finances 2025, l’équipe de la Direction Générale des Impôts conduite par M. Roger Athanase MEYONG ABATH, a tenu une séance de travail avec la délégation du Syndustricam le mardi 27 Août 2024.

Outre les propos liminaires, la séance a été consacrée à l’examen des préoccupations et propositions formulées par le Syndicat, aussi bien celles transmises antérieurement à l’administration fiscale que celles évoquées séance tenante par les membres présents. L’Administration fiscale a reconnu que la plupart des propositions étaient pertinentes, mais a indiqué que pour certaines d’entre elles, l’implémentation nécessitera un certain temps et pour d’autres, des concertations seront nécessaires avec d’autres administrations.

Aussi, la séance de travail a débouché sur les principales recommandations suivantes :

  1. Le Syndustricam devra saisir les administrations concernées par certaines réformes (MINEPDED, MINDCAFF,  DGTCF, …) pour motiver les propositions faites ;
  2. Les industries dont des produits fabriqués à base de matières premières locales sont “indûment” imposés aux droits d’accises doivent produire des notes précises sur leurs procédés de fabrication et se rapprocher de la DGI pour motiver la suppression de ces droits ;
  3. Les PMI dont les clients réclament des attestations de retenue à la source de précomptes sont priées de saisir la DGI pour faire configurer leurs comptes dans le système afin de leur permettre de délivrer automatiquement ces attestations ;
  4. Le Syndustricam est invité à participer à la sensibilisation des salariés des entreprises sur la nécessité de faire la déclaration de leurs revenus sur la plate-forme dédiée de l’administration fiscale.

Au terme de la rencontre, le DGI a indiqué que son administration reste disponible à recevoir d’éventuelles autres propositions pour peu que celles-ci lui parviennent avant le 20 septembre 2024. Il a également souhaité associer les chefs d’entreprises à la lutte contre le “gros informel”. Aussi, pour peaufiner les propositions du Syndicat sur les points déjà évoqués et examiner d’autres préoccupations complémentaires, une séance de travail est prévu le Mardi 10 septembre 2024 à 10h au siège du Syndustricam à Akwa.

SAVONNERIE : Environ 51,5 milliards générés en 2023

Au cours de l’année 2023, les savonneries en activité au Cameroun ont commercialisé environ 66 591 tonnes de savon vers l’étranger pour un montant de 51,5 milliards de F. L’information provient de l’institut national de la statistique (INS). Ce volume de vente est en hausse de 12 000 tonnes, soit 22% en glissement annuel. En valeur, les exportations de savon de ménage du Cameroun ont rapporté 14,5 milliards de F de plus qu’en 2022, correspondant à une augmentation des recettes de 39%.

Notons que le gouvernement camerounais a autorisé des importations d’huile de palme brut d’un volume de 200 000 tonnes, pour garantir l’approvisionnement des usines de production.

L’industrie manufacturière se démarque

L’entrée en exploitation de nouveaux opérateurs et l’extension des capacités de certaines industries existantes, le tout sur fond d’accroissement des investissements privés, ont tiré l’activité dans cette branche du secondaire.

Dans un environnement toujours difficile et toujours pas débarrassé des pressions inflationnistes accentuées au niveau national par le relèvement des prix de carburant à la pompe, les secteurs primaires (agriculture et élévage), secondaire (industrie) ou tertiaire (services) ont toutes enregistré un recul d’activité au courant de l’année écoulée. Toutefois, une branche d’activité se démarque. Il s’agit des industries manufacturières dont la croissance doublera en 2023 à 3% contre 1,2% en 2022.

Cette embellie observée dans le secteur manufacturier tient de ce que « la Cameroun continue d’enregistrer l’entrée en exploitation de nouveaux opérateurs, ainsi que l’extension de capacité de certaines industries », mentionne le rapport du Minepat. Des exemples pour étayer cette assertion. D’abord l’entré en production de la société camerounaise Gracedom Bottling Company dans l’industrie brassicole avec à la clé un investissement de 50 milliards de F pour l’installation de trois ligne de productions des boissons gazeuses de marque  coca-cola, Fanta et Sprite. Ensuite l’accroissement des capacités des opérateurs des secteurs de la transformation du cacao, de la sidérurgie et de la cimenterie, en vue de mieux adresser la demande intérieur et sous régionale de plus en plus croissante.

Que cache ce bond du secteur manufacturier ?

De l’avis du Minepat, il s’agit de l’effet des mesures incitatives mises en place par le gouvernement pour permettre aux entreprises de ce secteur en particulier et du secteur secondaire en général, de juguler les contrecoups de la hausse généralisée du niveau des prix dont l’une des conséquences pour les industries a été le renchérissement du cout des intrants et donc, des charges de production, affectant leur compétitivité. L’une de ces incitations, c’est la décote de 30% appliquée sur les droits d’accises pour les boissons intégrant des intrants locaux, conformément aux dispositions de la loi de finance 2023. Cette mesure a encouragé la transformation locale des investissements dans ce secteur »,  souligne le ministère en charge de l’économie. Dans le même sillage, « les exonérations douanières sur les équipements, instituées au titre de la relance post pandémie de 2021, ont permis aux entreprises d’améliorer et d’accroitre graduellement leur stock de capital physique », ajoute la même source.

Bon des investissements

Pour l’année écoulée, les investissements privés se sont accrus. Dans le secteur manufacturier, ils ont été considérables. La balance des paiements estime les entrées nettes à 610,3 milliards de F, en hausses de 33,2 milliards de F par rapport à 2022.

« Ces financements couplés aux financement internes ont permis de réaliser plusieurs projets d’envergure notamment dans le sous-secteur des industries manufacturières », peut-on lire dans le rapport du Minepat. Un dyamisme qui mériterait d’être maintenu, pour permettre de réaliser la transformation structurelle de l’économie camerounaise dont l’industrie manufacturière est la pierre d’angle. 

Rencontres Economiques et Commerciales : Alliance consolidée entre L’ASMEX et le SYNDUSTRICAM

Intensifier les échanges commerciaux, tel était le but visé par les rencontres économiques et commerciales entre les exportateurs marocains et les industriels camerounais. 

Les milieux d’affaires CAMEROUN – MAROC se sont retrouvé à Douala, Capitale économique du Cameroun, du 28 au 30 Mai 2024 dans le cadre des Rencontres Economiques et Commerciales organisées par le Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM). Ce rendez-vous économique a été l’occasion du rapprochement entre les membres de l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) et les opérateurs économiques camerounais, plus précisément les membres du Syndustricam.

Durant trois jours, cet évènement qui a réuni plusieurs entreprises locales et une dizaine d’acteurs économiques provenant du Maroc a donné aux participants l’occasion de nouer des partenariats, d’échanger des expériences, d’explorer de nouvelles destinations et opportunités, à travers des visites d’entreprises locales et des rencontres B2B, mais aussi de découvrir les possibilités d’investissement au Cameroun. Rappelons ici que les échanges commerciaux entre le Cameroun et le Maroc sont chiffrés à environ 108 Millions USD en 2022, dont 107 millions USD exporté par le Maroc et 1 million USD exporté par le Cameroun. Ce qui positionne le Maroc parmi les premiers fournisseurs Africains du Cameroun mais avec un volume d’échange encore très faible.

Afin de booster ces échanges dans un partenariat gagnant-gagnant, Monsieur MOUNIR FERRAM (Directeur Exécutif de l’ASMEX) et Monsieur Samuel NJANGA KONDO (Président du Syndustricam) se sont engagés à travailler sur la réalisation de plusieurs projets communs, notamment dans le secteur de l’agro-industrie et de la pêche industrielle.

Les deux organisations ont convenues de se retrouver au Maroc en 2025 afin de consolider l’alliance stratégique démarrée au Cameroun par la signature de la convention de partenariat d’une part, et d’ autre part  l’intégration des associations sectorielles dans leurs projets commun.

Les engagements du Cameroun à l’issue de l’Initiative Droits Humains 75

Les 22 et 23 avril 2024, le centre des Nations unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique Centrale a organisé à Douala une séance de retour d’information à destination des entreprises des secteurs publics et privés, des syndicats, de la commission des droits de l’homme du Cameroun et les collectivités locales décentralisée, sur les engagements pris en matière de droits de l’homme par le gouvernement du Cameroun dans le cadre de l’initiative Droits humains 75. La session de feed-back a réuni les mêmes participants qui ont pris part au débat sur les ODD et la protection sociale en septembre 2023, au cours duquel ils ont été consultés sur les engagements à proposer au Gouvernement. L’évènement de retour d’information avait donc pour objectifs d’informer les participants des engagements pris par le Gouvernement du Cameroun, de discuter des actions pouvant être adopté pour soutenir la mise en œuvre pour le suivi de ces engagements. A la fin de la séance, les participants ont adopté une série d’activités dans le cadre d’un plan d’action de mise en œuvre et de suivi.

À propos de l’initiative Droits Humains 75

L’initiative Droits Humains 75 est une campagne d’un an lancé en 2023 par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme qui se concentre sur l’universalité, le progrès et l’engagement dans la célébration du 75em anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Cette initiative a pour but de sensibiliser sur l’importance des Droits de l’Homme, de promouvoir la compréhension des principes de la  DUDH et d’encourager une action mondiale pour protéger et faire respecter les Droits de l’Homme de tous les individus. Elle vise à mettre l’accent sur les valeurs inscrites dans la DUDH, telles que la liberté, légalité et la justice pour tous, tout en abordant les défis contemporains qui menacent ces droits.

Tout au long de l’année 2023, diverses activités et évènements ont été organisés dans le cadre de l’initiative Droit Humains 75, notamment des discussions de haut niveau, des campagnes de plaidoyer, des programmes d’engagement des jeunes et des appels à des engagements pour faire progresser les Droits de l’Homme à travers le monde. L’initiative souligne l’importance de défendre les Droits de l’Homme, de renouveler les contrats sociaux entre le gouvernement et leur peuple et de favoriser une vision commune des Droits de l’Homme pour le développement durable.

En s’engageant auprès de diverses parties prenantes, notamment des gouvernements, des organisations de la société civile, des groupes de jeunes et des individus du monde entier, l’initiative Droits Humains 75 vise à mobiliser le soutien aux causes des Droits de l’Homme et à inspirer une action collective pour construire une société plus juste et inclusive basée sur les principes énoncés dans le DUDH.

Les Engagements pris par le Cameroun

Lors de la rencontre de haut niveau tenue à Genève en décembre 2023, le Cameroun a soumis trois engagements important à savoir :

Engagement N°1 : Poursuivre le processus de ratification de tous les instruments conventionnels relatifs à la protection des Droits de l’Homme. 

Engagement N°2 : Renforcer les capacités des administrations nationales concernées afin de leur inculquer les bonnes pratiques en matière de prévention de la torture.

Engagement N°3 : Renforcer la coopération avec les mécanismes onusiens et régionaux de protection des droits humains.

Le délai de mise en œuvre est fixé au 10 décembre 2030.