Syndustricam

Syndicat des Industriels du Cameroun

Note de lecture – RGE3

Secteur industriel camerounais : 14% des entreprises, 30% du chiffre d’affaires, la force discrète de l’économie !

L’Institut National de la Statistique (INS) vient de publier les premiers résultats du 3ème recensement général des Entreprises au Cameroun (RGE3). Cette opération fournit une cartographie actualisée du tissu entrepreneurial national, recensant 438 893 unités économiques, dont 61 542 relèvent du secteur secondaire (industries extractives, manufacturières, BTP, eau, électricité, gaz, etc.). Ce secteur voit sa part relative légèrement reculer à 14% du total des unités contre 15,4% en 2016. Ce taux est bien loin derrière celui du secteur tertiaire (qui concentre plus de 85% des entreprises) mais, pourtant, les entreprises industrielles concentrent près de 30% du chiffre d’affaires national, révélant une industrie faiblement représentée en nombre mais surreprésentée en valeur – un déséquilibre qui en dit long sur les forces et les faiblesses de notre structure économique.

Les cinq chiffres clés de l’écosystème industriel en 2022

1. Poids économique de l’industrie

Le secteur secondaire génère 5 890 milliards FCFA de chiffre d’affaires (29,6% du total national), avec une moyenne par entreprise de 96,6 millions FCFA en 2022 (en baisse par rapport à 2015). Les industries alimentaires en sont la locomotive (9,1% du CA national), suivies par les secteurs de l’extraction (6,5%), de l’électricité/gaz (2,9%) et du BTP (2,4%).

2. Répartition sectorielle

Au Cameroun, le secteur industriel est dominé, en nombre d’unités, par la branche « Fabrication d’article d’habillement » où l’on retrouve essentiellement des petits ateliers de couture. Ce sous-secteur représente près de la moitié des unités du secteur secondaire recensées (48,6%). Trois autres se démarquent : « Fabrication des produits à base du bois », « Industrie alimentaire (y compris tabac) », et « Fabrication des produits à base du métal ». A quatre, ils représentent 86,1% des unités du secteur secondaire.

3. Répartition par taille

Comme l’ensemble, le secteur secondaire est fortement dominé par les unités de petite taille : près de 70% des unités sont des TPE (CA HT annuel inférieur à 15 millions F CFA et employant moins de 5 personnes). Cette proportion dépasse 74% dans l’habillement et 72% dans les produits en bois, traduisant la nature artisanale et peu capitalistique de ces filières. Même dans des secteurs plus techniques comme l’électricité-gaz ou la construction, les TPE représentent plus de 50% des unités recensées.

A l’opposé, les industries de moyenne taille (ME) ne représentent que 0,8% du total du secteur secondaire, et les Grandes industries à peine 0,4%. Au Cameroun, seulement 217 industries cumulent un CA HT annuel supérieur à 3 milliards F CFA et emploient plus de 100 personnes. Une autre caractéristique est la part importante des unités non enregistrées. Elles représentent 22,3% des unités du secondaire.

4. Structure juridique

En lien avec la prédominance des petites unités, la forme juridique la plus représentée dans le secteur industriel sont celle de l’Entreprise individuelle (93,2%) avec une montée remarquable des SARL (6,4%). Le régime d’imposition le plus répandu est celui de l’impôt libératoire (87,8%).

5. Répartition régionale

Comme l’ensemble des entreprises, les industries sont fortement concentrées à Douala (30,5%) et Yaoundé (17,0%). Les régions de l’Ouest (13,2%) et du Nord-Ouest (4,1%) affichent aussi une densité industrielle relativement élevée.

6. Emploi industriel

Le secteur industriel emploie 18% des 1,18 million d’emplois permanents recensés dans les entreprises, soit 217 928 personnes. L’industrie agroalimentaire et la confection textile concentrent plus de la moitié des emplois industriels. La prédominance masculine reste forte (72,9% des effectifs). On retrouve dans les industries camerounaises, environ 59 000 femmes et 159 000 hommes, soit un Ratio H/F de 2,7. Ce ratio est moins élevé qua celui observé dans le primaire (4,4 imputable à la faible présence des femmes dans la Sylviculture et dans la pêche) mais plus élevé que dans le tertiaire (2).

L’effectif moyen par unité industrielle est de 3,5 personnes.

7. Profil des dirigeants

Dans le secteur industriel camerounais, près de 40% des unités ont pour promoteur une femme (39,8%). Ce taux fait du secondaire, le secteur où s’exprime le mieux l’entreprenariat féminin. Sur 40 916 promoteurs recensés dans le secondaire, 16 284 sont des femmes. Elles sont visibles notamment au sein des ateliers de couture et des unités artisanales de transformation agroalimentaire (manioc, fruit, oléagineux etc.)

Le secondaire se démarque aussi par une augmentation des promoteurs titulaires de diplômes du cycle secondaire (BEPC/CAP/GCEOL, PROBATOIRE, BAC/GCEAL). Il représentent 55,4% dans le secteur secondaire tandis que 7,8% ont un diplôme du supérieur (BTS, LICENCE/LICENCE PRO/BACHELOR DEGREE MAITRISE/MASTER1, DEA/MASTER 2 et plus) et 13% sont sans diplôme.

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8. Défis et perspectives

  • Un secteur industriel à forte valeur mais à faible densité : une distorsion préoccupante

Selon les chiffres du RGE3, le Cameroun connaît un certain boom entrepreneurial mais qui s’oriente largement vers des activités à faible barrière à l’entrée, notamment dans le commerce, les services de proximité, la restauration ou encore le transport. Ces activités sont majoritairement informelles, de petite taille, peu capitalistiques. À l’inverse, l’industrie requiert des investissements initiaux plus élevés, des compétences techniques spécifiques, un accès à l’énergie, aux intrants et aux infrastructures logistiques. Cette configuration limite l’entrée de nouveaux acteurs, en particulier les jeunes entrepreneurs et les femmes, comme l’illustre leur faible part dans les unités industrielles.

  • Baisse du chiffre d’affaires moyen dans l’industrie : un signal d’alerte sur la performance sectorielle

L’un des constats majeurs du RGE3 est la diminution du chiffre d’affaires moyen généré par les entreprises du secteur secondaire. En effet, le chiffre d’affaires moyen par entreprise industrielle est estimé à 96,6 millions FCFA en 2022, contre 107,7 millions FCFA lors du précédent recensement. Cela représente une baisse d’environ 10,3% en valeur moyenne. Ce recul peut s’expliquer par plusieurs facteurs structurels et conjoncturels :

  • Éclatement du secteur par l’entrée massive de très petites unités

Entre 2016 et 2022, la croissance du nombre d’entreprises dans le secteur secondaire est surtout portée par des TPE informelles à faible productivité, souvent peu capitalisées et opérant dans des niches artisanales ou semi-industrielles (boulangeries, menuiseries, ateliers mécaniques, unités de transformation rudimentaires, etc.).

  • Érosion du pouvoir d’achat et ralentissement de la demande

Dans un contexte économique marqué par des chocs successifs (COVID-19, inflation, baisse du pouvoir d’achat), la demande nationale en produits industriels s’est contractée ou déplacée vers des solutions importées à moindre coût. De nombreuses entreprises industrielles ont dû réduire leur production, voire suspendre des lignes d’activité, ce qui impacte négativement leur performance financière moyenne. Ce recul s’explique aussi par certaines politiques commerciales motivées par la lutte contre la vie chère, mais parfois en décalage avec la logique industrielle et même économique.

  • Faible diversification des marchés et dépendance à la demande locale

La majorité des entreprises industrielles opérant au Cameroun n’exportent pas et dépendent fortement du marché intérieur. Cette insuffisante intégration aux chaînes régionales ou internationales limite les opportunités de croissance externe du chiffre d’affaires, surtout dans un contexte économique local instable.

  • Concentration géographique de l’industrie : un frein au développement équilibré des filières régionales

Les données du RGE3 mettent en évidence une forte concentration géographique du tissu industriel. En effet, près de 48% des unités industrielles sont localisées dans les seules villes de Douala (30,5%) et Yaoundé (17,0%), tandis que le reste du territoire, notamment les régions septentrionales, de l’Est et du Sud, reste faiblement industrialisé.

Cette configuration révèle une dualisation spatiale de l’économie industrielle préoccupante dont les conséquences sont notamment :

  • La sous-valorisation des ressources locales alors que les Régions concernées disposent d’un potentiel agricole, forestier, minier ou halieutique non transformé localement ;
  • La désarticulation entre production et transformation empêchant l’émergence de chaînes de valeur intégrées ;
  • L’accentuation des déséquilibres régionaux en matière de développement humain ; l’absence des opportunités d’emploi qualifié en dehors des grands centres urbains alimentant l’exode des jeunes vers les villes
  • Forte informalité limitant l’accès au financement et à la commande publique.

Sur les 430 011 entreprises recensées, 367 109 sont informelles, soit un taux d’informalité globale de 85,4% au sens statistique. Ce fort taux d’informalité concerne aussi le secteur industriel avec des répercussions importantes et de nombreuses unités industrielles fonctionnent sans immatriculation formelle (au RCCM, au fisc ou à la CNPS) et n’ont pas de comptabilité structurée, rendant leurs flux financiers opaques.

Cette situation limite significativement l’accès aux leviers de croissance structurants tels que le financement bancaire, les subventions publiques, les incitations fiscales ou encore la commande publique. Les effets pervers de persistance de l’informalité dans l’industrie sont nombreux :

  • Distorsion de la concurrence : les acteurs formels, qui supportent la fiscalité et les charges sociales, sont désavantagés ;
  • Difficulté à structurer des filières industrielles pérennes : les relations inter-entreprises (sous-traitance, coopérations) restent fragiles ;
  • Faible mobilisation fiscale et inefficacité des politiques industrielles ;

Conclusion

Le RGE3 met en lumière une industrie essentielle mais fragilisée, dominée par les TPE et lourdement touchée par l’informalité, la concentration géographique, la faible structuration et un recul du chiffre d’affaires moyen. Ces constats renforcent la nécessité de politiques publiques industrielles ciblées, de mécanismes d’appui différenciés selon la taille et le secteur, ainsi qu’une véritable stratégie de formalisation et de montée en gamme du tissu industriel national. Pour les industriels, ce rapport est un levier d’analyse, de plaidoyer et de projection stratégique.

En rappel, le RGE3 a couvert tout le territoire national et a ciblé toutes les unités économiques en activité. Il s’agit des entreprises, coopératives, GIC et associations, tant formels qu’informels, ainsi que leurs établissements, identifiables et géographiquement localisables, c’est-à-dire exerçant dans un local professionnel fixe (boutique, atelier, usine, salon de coiffure, etc.) ou un site aménagé (garage auto/moto, laverie, dépôt de bois/sable, fabrique de briques, horticulture, étangs de poissons, etc.). Une entreprise est dite informelle lorsqu’elle n’a pas d’enregistrement dans un fichier administratif et/ou ne tient pas une comptabilité aboutissant à la DSF.

Le Port de Kribi propulse le Cameroun dans une nouvelle ère logistique au service de l’industrie nationale

Le mois de mai 2025 restera marqué en lettres d’or dans l’histoire maritime et logistique du Cameroun. Le MSC TURKIYE, un navire porte-conteneurs de classe Megamax-24, un authentique géant des mers parmi les plus grands navires porte-conteneurs au monde a accosté au port de Kribi, inaugurant une nouvelle ère dont les répercussions seront significatives pour l’économie nationale et pour le secteur industriel en particulier.

1. Une avancée logistique historique dans un contexte de modernisation portuaire

Le MSC TURKIYE est simplement le plus grand porte-conteneurs jamais accueilli dans les eaux maritimes camerounaises. Il s’agit d’un navire de classe Megamax-24, affichant une capacité record de 24 346 EVP (conteneurs standards), une jauge brute de 236 080 JB, une longueur précise de 399,93 (400) m et une largeur de 61,33 m.

Caractéristiques :   Type : Porte-conteneurs de classe Megamax   Capacité : 24 346 EVP (équivalent vingt pieds)   Jauge Brute (JB) : 236 080 JB (volume intérieur global)   Longueur : 399,93 (≃ 400) mètres   Largeur (maître-bau) : 61,33 mètres

La capacité de 24 346 EVP signifie que le navire peut transporter jusqu’à 24 346 conteneurs standards de 20 pieds. La jauge brute (JB) — ou Gross Tonnage (GT) en anglais — est une mesure du volume intérieur total d’un navire sans unité de poids. Contrairement à ce que le mot “tonnage” pourrait laisser croire, ce n’est pas une mesure de masse mais une valeur sans dimension qui reflète la taille globale du navire. Avec une jauge brute de 236 080, le MSC TURKIYE se classe parmi les plus grands navires jamais construits, comparable au Wonder of the Seas, l’un des plus grands paquebots de croisière au monde.

L’accueil de ce gigantesque bateau fait suite à la livraison officielle de la phase 2 du port en eau profonde, comprenant notamment 715 mètres supplémentaires de quai, 30 hectares de zones d’entreposage et des équipements de manutention de dernière génération. L’opérationnalisation de ce nouveau terminal traduit la volonté du Cameroun de faire du port de Kribi une véritable plaque tournante logistique et industrielle en Afrique centrale.

L’accostage réussi au Port de Kribi (PAK) d’un porte-conteneurs de classe Megamax-24 marque une rupture significative dans le paysage logistique du Cameroun. Ce type de navire se situe à l’opposé du profil des navires traditionnellement accueillis dans les ports nationaux. Le navire Megamax-24, avec ses 399,93 mètres de longueur et 61,33 mètres de largeur, est conçu pour les lignes maritimes intercontinentales et les hubs mondiaux. En comparaison, les navires fréquemment reçus au Cameroun ne dépassaient généralement pas les 260 mètres de long et 32 à 35 mètres de large. Leur capacité moyenne était de 1 500 à 2 500 EVP, soit environ 10 fois moins que celle d’un Megamax.

Ce différentiel de taille permet au port de Kribi de tirer parti d’économies d’échelle majeures, tant pour l’importation que pour l’exportation, en réduisant les coûts unitaires de fret maritime. Assurément, le Cameroun rentre dans une nouvelle ère logistique.

2. Implications pour les industriels camerounais

L’augmentation de la capacité logistique nationale, concrétisée par l’accueil de navires de très grand tonnage au port de Kribi, dépasse un simple accomplissement portuaire : elle peut potentiellement transformer en profondeur les conditions d’exercice des activités économiques au Cameroun en général et dans le secteur industriel en particulier. En dépassant les limites physiques et opérationnelles du système portuaire traditionnel, cette avancée offre aux industriels de nouvelles opportunités pour réduire leurs coûts, sécuriser leurs chaînes d’approvisionnement, accéder à de nouveaux marchés, et également repenser leurs modèles logistiques.

Elle facilite une meilleure intégration dans les chaînes de valeur régionales et mondiales, renforçant ainsi la compétitivité des produits camerounais sur le plan international. Les paragraphes suivants exposent les principaux impacts concrets à court et moyen termes.

44 Réduction des coûts logistiques à l’export et à l’import

L’accueil de porte-conteneurs de très grand tonnage, tels que les navires de classe Megamax, constitue une avancée décisive pour la réduction des coûts logistiques à l’exportation et à l’importation. Grâce aux économies d’échelle générées par ces navires, le coût unitaire du fret par conteneur (EVP) peut être réduit de 15 à 25 % par rapport à un trafic transitant par des navires de gabarit intermédiaire. En outre, l’intégration de Kribi dans les routes maritimes intercontinentales permet d’éviter les frais de transbordement généralement appliqués dans des hubs portuaires tiers, tels que Lomé, Pointe-Noire ou Abidjan, représentant jusqu’à 300 à 500 USD (180 000 à 300 000 FCFA) par conteneur.

À l’import, la capacité d’accueil directe de navires long-courriers réduit les ruptures de chaîne logistique, abaisse les délais de déchargement, et améliore la prévisibilité des livraisons. Cela offre aux entreprises industrielles la possibilité de réduire leurs stocks de sécurité, de fluidifier leurs approvisionnements, et par conséquent d’abaisser les coûts liés au stockage et au capital immobilisé.

44 Réduction des délais grâce à l’accès direct aux lignes maritimes intercontinentales

L’accueil de ces géants des mers positionne Kribi sur les lignes maritimes longues distances et représente une avancée stratégique pour les industriels camerounais. En accueillant désormais des navires en provenance directe d’Asie, d’Europe ou du Moyen-Orient, Kribi met fin à la dépendance quasi-systématique aux hubs de transbordement intermédiaires, souvent situés en Afrique de l’Ouest ou au Maghreb. Cette évolution structurelle se traduit par une réduction significative des délais de transport international : le temps moyen de transit vers l’Asie peut désormais passer de 45 à 30 jours, tandis que les exportations vers l’Europe peuvent s’effectuer en 15 jours seulement, contre plus de 25 auparavant via des circuits indirects.

Pour les industriels, ces gains en temps sont loin d’être anecdotiques. Ils permettent une meilleure synchronisation des cycles de production et d’expédition, réduisent l’exposition aux aléas logistiques et facilitent la planification des opérations. Cette fluidité accrue des flux internationaux se traduit également par une réduction du besoin en stockage intermédiaire et une optimisation des délais de paiement, deux éléments clés pour renforcer la trésorerie des entreprises. En permettant des échanges plus rapides et plus fiables, le Port de Kribi pourra consolider la position du Cameroun comme acteur crédible et performant dans le commerce international.

44 Création de nouvelles opportunités d’affaires industrielles locales

La croissance du Port de Kribi, tant en capacité qu’en performance, aura une influence positive sur l’économie locale et nationale, notamment sur les secteurs industriels liés. L’augmentation des trafics maritimes et routiers requiert le développement rapide d’activités additionnelles telles que la logistique contractuelle (stockage, regroupement, distribution), l’entretien des équipements portuaires et de transport, la fourniture d’énergie et de fluides techniques, ainsi que les services de réparation, de transit et de contrôle qualité pour ne citer que ceux-là.

Cette évolution favorise aussi le renforcement d’un écosystème de petites et moyennes entreprises industrielles, capables de répondre à des besoins spécifiques associés aux activités portuaires : métallurgie, travail des métaux, transformation de matériaux, emballage industriel, etc. De plus, le développement de la Zone industrielle intégrée du port de Kribi (ZIIPK) constitue un environnement favorable à l’installation d’unités de transformation à proximité du quai, optimisant ainsi les coûts logistiques de production et d’exportation.

Cette dynamique offre des perspectives concrètes d’intégration locale dans la chaîne de valeur portuaire, stimulant les partenariats entre les grands opérateurs et les acteurs nationaux, et ouvrant la voie à un tissu industriel plus dense, plus compétitif et mieux connecté aux marchés régionaux et internationaux.

44 Kribi, futur hub sous-régional et régional

En plus de son importance croissante dans le commerce extérieur du Cameroun, le Port de Kribi est destiné à jouer un rôle essentiel comme plateforme logistique pour l’Afrique centrale et au-delà. Grâce à sa situation géographique privilégiée et à sa capacité à accueillir des navires de dernière technologie, le port est bien positionné pour devenir un centre majeur dans les échanges intra-africains.

L’infrastructure portuaire de Kribi est partie intégrante d’une vision cohérente : celle d’un port en eau profonde relié à une zone industrielle et logistique et disposant d’un système de procédures modernisé (80-90% dématérialisation). Avec les corridors logistiques multimodaux (routes, chemins de fer) annoncés, cette intégration fonctionnelle permettra, à moyen terme, de regrouper à Kribi les opérations de consolidation, transformation, stockage et réexportation, au profit des flux commerciaux des pays africains de la côte atlantique.

Dans le cadre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), Kribi a le potentiel de devenir un point central pour les chaînes de valeur régionales, stimulant ainsi la circulation des biens manufacturés, et l’attrait du Cameroun en tant que destination industrielle. Il ne s’agit plus seulement d’exporter depuis le Cameroun, mais aussi de traiter, assembler et redistribuer, transformant Kribi en un véritable centre industriel et logistique régional, moteur d’une nouvelle dynamique économique sur le continent.

Au final, en facilitant des flux logistiques plus massifs, réguliers et compétitifs, le Port de Kribi permettra aux opérateurs industriels de bénéficier d’une arrivée plus régulière des intrants industriels (machines, matières premières, composants), réduisant ainsi les risques de rupture de stock et les délais de production tout en favorisant également la diversification des sources d’approvisionnement. Avec ces atouts, ils devront de réviser leurs stratégies d’approvisionnement et de distribution à l’échelle régionale et internationale. Il s’agit là d’un avantage structurel majeur dans un contexte où les coûts logistiques représentent encore jusqu’à 30% du coût final de revient pour de nombreux produits camerounais destinés à l’exportation.

Il ne fait donc aucun doute que les perspectives offertes par le Port de Kribi sont prometteuses. Leur concrétisation effective dépendra cependant de la capacité des acteurs, publics comme privés, à anticiper et à lever un certain nombre de défis logistiques, réglementaires et organisationnels encore latents.

3. Défis à lever

Défi n°1 : Fluidité logistique en aval et interconnexion port-industrie

Pour optimiser l’impact du Port de Kribi, le principal obstacle à surmonter est désormais d’assurer une connexion efficace entre l’infrastructure portuaire et les zones de production ou de consommation situées à l’intérieur du pays. Bien que le port soit maintenant équipé d’installations de pointe pour le traitement maritime, les infrastructures terrestres sont encore loin du niveau requis. Les routes et voies ferrées devant transporter les marchandises vers Douala, Yaoundé, Bafoussam, ainsi que vers les pays de l’hinterland (Tchad, République Centrafricaine) ne sont loin d’être adaptées pour supporter durablement les volumes générés par l’accostage de navires de 20 000 EVP et plus.

Cette situation risque de provoquer une congestion en aval, qui pourrait limiter les avantages obtenus au niveau portuaire. De plus, il semble plus qu’urgent d’envisager des plateformes logistiques avancées, des zones de transit et de groupage à proximité du port pour créer une réelle chaîne de valeur logistique intégrée et éviter des ruptures entre le terminal maritime et les sites industriels, logistiques ou commerciaux situés à l’intérieur du pays.

Au final, une meilleure coordination entre les politiques portuaires, industrielles, territoriales et infrastructurelles est indispensable afin de faire de la fluidité logistique un véritable moteur de compétitivité industrielle.

Défi n°2 : Dématérialisation complète et gouvernance des processus

Bien que le Port de Kribi soit désormais conforme aux normes internationales en matière d’infrastructure physique, l’efficacité globale de sa logistique repose également sur une gestion fluide, transparente et numérisée des processus. Des progrès notables ont été réalisés dans ce chantier dès la mise en service du port avec l’option prise pour la dématérialisation intégrale. Néanmoins, le processus reste éclaté, parfois redondant, et occasionne parfois des retards coûteux pour les opérateurs économiques.

De nombreux industriels rencontrent encore une multitude d’interfaces administratives, notamment en ce qui concerne le système d’information des administrations techniques (SIAT), du Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur (GUCE), les systèmes autonomes de certaines administrations techniques, des délais de traitement imprévisibles, et des difficultés d’interopérabilité entre les systèmes informatiques des différents acteurs.

Le succès du projet portuaire de Kribi en tant que centre compétitif dépendra donc de la mise en œuvre accélérée d’une numérisation complète et interconnectée de l’ensemble des chaînes de traitement. Cela implique une interopérabilité totale entre les systèmes d’information, un accès sécurisé aux données logistiques en temps réel, une simplification des formalités douanières et fiscales, et une meilleure répartition des responsabilités entre les parties prenantes.

Défi n°3 : Anticipation des transformations logistiques par les entreprises elles-mêmes

Outre les réformes espérées de l’État et des responsables d’infrastructures, l’utilisation optimale des nouvelles capacités du Port de Kribi nécessite également une adaptation proactive des entreprises camerounaises. La logistique contemporaine, organisée autour de centres névralgiques tels que Kribi, oblige à refondre les modèles d’organisation traditionnels, encore souvent basés sur des logiques de stockage prolongé, de production en flux poussés et de gestion artisanale des expéditions.

À l’opposé, l’ère des méga-navires et des corridors logistiques interconnectés exige des pratiques plus intégrées : gestion prévisionnelle des flux, sous-traitance stratégique des opérations logistiques, investissement dans des systèmes d’information performants, rationalisation des points d’enlèvement et de livraison, et renforcement des compétences humaines dans les métiers de la chaîne d’approvisionnement.

Une partie importante du secteur industriel camerounais, notamment les PME, est en retard sur ces problématiques. Ce décalage pourrait les priver des avantages attendus du développement portuaire, voire les exposer à une marginalisation croissante face à des concurrents étrangers ou locaux mieux organisés.

Il est donc essentiel que les entreprises industrielles initient sans attendre une amélioration des compétences logistiques, soutenue par des diagnostics internes, des partenariats spécialisés, et une stratégie claire d’adoption des outils numériques. Leur compétitivité dans le cadre de la ZLECAF dépendra autant de leur performance sur le plan industriel que de leur capacité à gérer efficacement la circulation des flux physiques et informationnels.

Devant ces défis, il est évident que la réussite du développement du Port de Kribi ne dépendra pas seulement de l’infrastructure elle-même, mais aussi de la capacité des différents acteurs — qu’ils soient publics, privés, portuaires ou industriels — à adopter une approche de transformation systémique. Cela implique non seulement d’améliorer les connexions physiques, de moderniser les procédures et de gérer efficacement les flux, mais aussi de favoriser une culture industrielle basée sur l’anticipation, la réactivité et l’intégration logistique. À partir de cette perspective, il convient de formuler des recommandations stratégiques pour le secteur industriel, afin de concrétiser le potentiel logistique de Kribi en avantage compétitif concret et durable pour l’économie nationale.

4. Recommandations stratégiques à l’attention des industriels

Pour tirer pleinement parti de l’essor du Port de Kribi et transformer cette avancée logistique en levier de compétitivité, les industriels camerounais sont appelés à adopter une posture résolument proactive, structurée autour des axes suivants :

  1. Repositionner les stratégies logistiques et commerciales autour de Kribi (au moins en partie) :

Les industriels doivent considérer Kribi non seulement comme un point d’embarquement, mais comme un pivot de leur organisation logistique, en adaptant leurs circuits d’exportation, leurs points de regroupement de marchandises et leurs stratégies d’approvisionnement. Cela peut impliquer de nouer des partenariats avec les opérateurs logistiques présents sur le site et d’explorer les avantages comparatifs de Kribi sur les lignes intercontinentales.

  1. Renforcer les chaînes d’approvisionnement intégrées et rationalisées :

Il s’agit de bâtir des systèmes logistiques plus agiles et interconnectés, en investissant dans la gestion numérique des flux (ERP, traçabilité, systèmes de prévision), en externalisant les fonctions logistiques spécialisées, et en optimisant la coordination entre production, transport et distribution.

  1. Participer à la structuration de zones logistiques et industrielles proches du port :

En intégrant ou en soutenant le développement de la Zone Industrielle Intégrée du Port de Kribi (ZIIPK), les industriels peuvent bénéficier de synergies fortes (mutualisation d’équipements, réduction des temps de transit, fiscalité incitative) et s’ancrer dans une dynamique de spécialisation territoriale tournée vers l’export.

  1. Accélérer la montée en compétences dans les métiers logistiques et portuaires :

La maîtrise des nouveaux standards du commerce international suppose des profils qualifiés dans la gestion de la chaîne logistique, les opérations portuaires, la documentation commerciale, et la négociation de fret. Il convient donc de renforcer la formation continue, en lien avec les universités, centres de formation spécialisés, ou cabinets privés.

  1. S’engager dans le dialogue public-privé pour influencer les politiques logistiques :

Comme observé, des défis importants restent à lever pour transformer l’essai. Il est essentiel que les industriels s’impliquent plus activement et soutiennent les actions de plaidoyer de leur syndicat (Syndustricam) et participent aux cadres de concertation avec les Autorités portuaires, douanières et gouvernementales. Cette implication permettra de faire remonter les contraintes terrain, de co-construire des solutions et d’ancrer les réformes logistiques dans une logique de compétitivité réelle.

FRUCTUEUX ENTRETIEN ENTRE LE PRÉSIDENT DU SYNDUSTRICAM ET L’AMBASSADEUR DE CÔTE D’IVOIRE AU CAMEROUN

Mercredi 26 février 2025, le Président du Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM), Monsieur Samuel NJANGA KONDO NGANDE a reçu à son immeuble siège Son Excellence Monsieur Filbert KOUASSI GLEGAUD, Ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Cameroun et en Centrafrique. En visite officielle à Douala, S.E.M Filbert KOUASSI s’est entretenu avec le Président du Syndustricam sur les actions conduites par son ambassade, conformément à la Feuille de route qui lui a été confié. Au rang de ces actions figure en bonne place l’organisation prochaine par l’ambassade de Côte d’Ivoire à Yaoundé, d’un Forum de coopération économique bilatérale secteur public – secteur privé qui se tiendra à Abidjan courant avril 2025.

L’Ambassadeur a saisi l’occasion de cette rencontre pour inviter le Syndustricam à jouer un rôle important lors de cet évènement, en sa qualité d’organisation professionnelle  de premier ordre, mais également à activer son réseau d’industriels pour mobiliser grand nombre de ses adhérents à prendre part à cet important rendez-vous. En réponse, le Président du Syndustricam a accueilli favorablement cette initiative, tout en remerciant son Excellence de l’attention portée au patronat des industriels.  Il n’a pas manqué de souligner les enjeux multiformes qu’offrirait une telle rencontre.

La 1ère édition du Forum de Coopération bilatérale « Secteur Public et Privé » à Abidjan permettra d’explorer les opportunités d’investissement et des débouchés. Par ailleurs, il s’agira de mettre sur pied une plateforme tournante permettant des rencontres, des échanges commerciaux et culturels, d’occasions d’affaires entre les institutions publiques, les opérateurs économiques et culturels des pays.

L’industrie manufacturière se démarque

L’entrée en exploitation de nouveaux opérateurs et l’extension des capacités de certaines industries existantes, le tout sur fond d’accroissement des investissements privés, ont tiré l’activité dans cette branche du secondaire.

Dans un environnement toujours difficile et toujours pas débarrassé des pressions inflationnistes accentuées au niveau national par le relèvement des prix de carburant à la pompe, les secteurs primaires (agriculture et élévage), secondaire (industrie) ou tertiaire (services) ont toutes enregistré un recul d’activité au courant de l’année écoulée. Toutefois, une branche d’activité se démarque. Il s’agit des industries manufacturières dont la croissance doublera en 2023 à 3% contre 1,2% en 2022.

Cette embellie observée dans le secteur manufacturier tient de ce que « la Cameroun continue d’enregistrer l’entrée en exploitation de nouveaux opérateurs, ainsi que l’extension de capacité de certaines industries », mentionne le rapport du Minepat. Des exemples pour étayer cette assertion. D’abord l’entré en production de la société camerounaise Gracedom Bottling Company dans l’industrie brassicole avec à la clé un investissement de 50 milliards de F pour l’installation de trois ligne de productions des boissons gazeuses de marque  coca-cola, Fanta et Sprite. Ensuite l’accroissement des capacités des opérateurs des secteurs de la transformation du cacao, de la sidérurgie et de la cimenterie, en vue de mieux adresser la demande intérieur et sous régionale de plus en plus croissante.

Que cache ce bond du secteur manufacturier ?

De l’avis du Minepat, il s’agit de l’effet des mesures incitatives mises en place par le gouvernement pour permettre aux entreprises de ce secteur en particulier et du secteur secondaire en général, de juguler les contrecoups de la hausse généralisée du niveau des prix dont l’une des conséquences pour les industries a été le renchérissement du cout des intrants et donc, des charges de production, affectant leur compétitivité. L’une de ces incitations, c’est la décote de 30% appliquée sur les droits d’accises pour les boissons intégrant des intrants locaux, conformément aux dispositions de la loi de finance 2023. Cette mesure a encouragé la transformation locale des investissements dans ce secteur »,  souligne le ministère en charge de l’économie. Dans le même sillage, « les exonérations douanières sur les équipements, instituées au titre de la relance post pandémie de 2021, ont permis aux entreprises d’améliorer et d’accroitre graduellement leur stock de capital physique », ajoute la même source.

Bon des investissements

Pour l’année écoulée, les investissements privés se sont accrus. Dans le secteur manufacturier, ils ont été considérables. La balance des paiements estime les entrées nettes à 610,3 milliards de F, en hausses de 33,2 milliards de F par rapport à 2022.

« Ces financements couplés aux financement internes ont permis de réaliser plusieurs projets d’envergure notamment dans le sous-secteur des industries manufacturières », peut-on lire dans le rapport du Minepat. Un dyamisme qui mériterait d’être maintenu, pour permettre de réaliser la transformation structurelle de l’économie camerounaise dont l’industrie manufacturière est la pierre d’angle. 

Rencontres Economiques et Commerciales : Alliance consolidée entre L’ASMEX et le SYNDUSTRICAM

Intensifier les échanges commerciaux, tel était le but visé par les rencontres économiques et commerciales entre les exportateurs marocains et les industriels camerounais. 

Les milieux d’affaires CAMEROUN – MAROC se sont retrouvé à Douala, Capitale économique du Cameroun, du 28 au 30 Mai 2024 dans le cadre des Rencontres Economiques et Commerciales organisées par le Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM). Ce rendez-vous économique a été l’occasion du rapprochement entre les membres de l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) et les opérateurs économiques camerounais, plus précisément les membres du Syndustricam.

Durant trois jours, cet évènement qui a réuni plusieurs entreprises locales et une dizaine d’acteurs économiques provenant du Maroc a donné aux participants l’occasion de nouer des partenariats, d’échanger des expériences, d’explorer de nouvelles destinations et opportunités, à travers des visites d’entreprises locales et des rencontres B2B, mais aussi de découvrir les possibilités d’investissement au Cameroun. Rappelons ici que les échanges commerciaux entre le Cameroun et le Maroc sont chiffrés à environ 108 Millions USD en 2022, dont 107 millions USD exporté par le Maroc et 1 million USD exporté par le Cameroun. Ce qui positionne le Maroc parmi les premiers fournisseurs Africains du Cameroun mais avec un volume d’échange encore très faible.

Afin de booster ces échanges dans un partenariat gagnant-gagnant, Monsieur MOUNIR FERRAM (Directeur Exécutif de l’ASMEX) et Monsieur Samuel NJANGA KONDO (Président du Syndustricam) se sont engagés à travailler sur la réalisation de plusieurs projets communs, notamment dans le secteur de l’agro-industrie et de la pêche industrielle.

Les deux organisations ont convenues de se retrouver au Maroc en 2025 afin de consolider l’alliance stratégique démarrée au Cameroun par la signature de la convention de partenariat d’une part, et d’ autre part  l’intégration des associations sectorielles dans leurs projets commun.

Les engagements du Cameroun à l’issue de l’Initiative Droits Humains 75

Les 22 et 23 avril 2024, le centre des Nations unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique Centrale a organisé à Douala une séance de retour d’information à destination des entreprises des secteurs publics et privés, des syndicats, de la commission des droits de l’homme du Cameroun et les collectivités locales décentralisée, sur les engagements pris en matière de droits de l’homme par le gouvernement du Cameroun dans le cadre de l’initiative Droits humains 75. La session de feed-back a réuni les mêmes participants qui ont pris part au débat sur les ODD et la protection sociale en septembre 2023, au cours duquel ils ont été consultés sur les engagements à proposer au Gouvernement. L’évènement de retour d’information avait donc pour objectifs d’informer les participants des engagements pris par le Gouvernement du Cameroun, de discuter des actions pouvant être adopté pour soutenir la mise en œuvre pour le suivi de ces engagements. A la fin de la séance, les participants ont adopté une série d’activités dans le cadre d’un plan d’action de mise en œuvre et de suivi.

À propos de l’initiative Droits Humains 75

L’initiative Droits Humains 75 est une campagne d’un an lancé en 2023 par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme qui se concentre sur l’universalité, le progrès et l’engagement dans la célébration du 75em anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Cette initiative a pour but de sensibiliser sur l’importance des Droits de l’Homme, de promouvoir la compréhension des principes de la  DUDH et d’encourager une action mondiale pour protéger et faire respecter les Droits de l’Homme de tous les individus. Elle vise à mettre l’accent sur les valeurs inscrites dans la DUDH, telles que la liberté, légalité et la justice pour tous, tout en abordant les défis contemporains qui menacent ces droits.

Tout au long de l’année 2023, diverses activités et évènements ont été organisés dans le cadre de l’initiative Droit Humains 75, notamment des discussions de haut niveau, des campagnes de plaidoyer, des programmes d’engagement des jeunes et des appels à des engagements pour faire progresser les Droits de l’Homme à travers le monde. L’initiative souligne l’importance de défendre les Droits de l’Homme, de renouveler les contrats sociaux entre le gouvernement et leur peuple et de favoriser une vision commune des Droits de l’Homme pour le développement durable.

En s’engageant auprès de diverses parties prenantes, notamment des gouvernements, des organisations de la société civile, des groupes de jeunes et des individus du monde entier, l’initiative Droits Humains 75 vise à mobiliser le soutien aux causes des Droits de l’Homme et à inspirer une action collective pour construire une société plus juste et inclusive basée sur les principes énoncés dans le DUDH.

Les Engagements pris par le Cameroun

Lors de la rencontre de haut niveau tenue à Genève en décembre 2023, le Cameroun a soumis trois engagements important à savoir :

Engagement N°1 : Poursuivre le processus de ratification de tous les instruments conventionnels relatifs à la protection des Droits de l’Homme. 

Engagement N°2 : Renforcer les capacités des administrations nationales concernées afin de leur inculquer les bonnes pratiques en matière de prévention de la torture.

Engagement N°3 : Renforcer la coopération avec les mécanismes onusiens et régionaux de protection des droits humains.

Le délai de mise en œuvre est fixé au 10 décembre 2030.

Harmonisation de la grille salariale des industries de transformation au SMIG de 60 000 F CFA

Le Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM) informe les industries et l’ensemble des acteurs économiques que la Commission Mixte chargée de l’harmonisation de la grille salariale de la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation (CCNIT) au Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) de 60 000 F CFA tiendra une session de travail ce Vendredi 22 mars à partir de 11 heures au siège du Syndustricam à Douala (Akwa).

Mise en place par Arrêté du 03 juillet 2023 du Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS), cette Commission est placée sous l’autorité directe du MINTSS et présidée par Madame SANKEP Angeline, Directeur des Relations professionnelles au MINTSS.

Elle est composée à part égales de représentants des employeurs (04 membres) et de syndicats de travailleurs (SDICW, SYNATITECHC, SYNATIAC, SDICM) assistés d’un Secrétariat technique fournit par le MINTSS dont l’entregent sera nécessaire pour rapprocher les points de vue des employeurs et des travailleurs sur les différentes simulations de grilles salariales arrimées au SMIG de 60 000 F CFA.

En rappel, la Convention Collective Nationale des Industries de Transformation (CCNIT) a été entièrement révisée en janvier 2023, révision qui avait déjà consacré, entre autres, une revalorisation de la grille salariale à hauteur de 5,5% pour les catégories I à VI ; 3,5% pour les catégories VII à IX et 2% pour les catégories X à XII.

Les travaux en cours visent à arrimer cette grille au montant de 60 000 F par mois défini par Décret N°2023/00338/PM du 21 mars 2023 fixant le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) pour les secteurs autres que le secteur agricole et assimilé.

À propos du Syndustricam

Le Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM) est actif depuis 1948, né de la volonté des chefs d’entreprises industrielles de créer un syndicat destiné à les réunir pour favoriser la collaboration et le partage des meilleures pratiques, à les représenter auprès des pouvoirs publics et à entretenir le dialogue avec les syndicats de travailleurs. Le Syndustricam est ouvert à toutes les entreprises industrielles, sans distinction tenant à la taille de l’entreprise, à l’origine des capitaux ou à la nature de l’activité industrielle exercée.

Les rencontres Egypto-Camerounaises des industries : Enjeux et perspectives

Depuis Octobre 2021, le Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM), dans le cadre de la nouvelle politique impulsée par son Bureau présidé par Samuel NJANGA KONDO NGANDE, met l’accent sur la construction des partenariats avec des organisations sœurs des pays à fort potentiels industriels. Des contacts ont ainsi été noués avec des organisations industrielles de plusieurs pays frères africains parmi lesquelles la Fédération Égyptienne des Industries (FEI).

Un courant d’échanges fertiles s’est aussitôt établi avec cette organisation majeure du paysage économique Egyptien si bien que du 17 au 19 septembre 2023, il s’est tenu au Caire en Egypte la première rencontre entre les deux organisations sœurs.

La délégation camerounaise conduite par Mme TAGNE TAPIA, Responsable de la Cellule PME/PMI au SYNDUSTRICAM, était composée de quelques adhérents du Syndicat et d’autres opérateurs économiques qui ont trouvé un intérêt de faire partie de cette mission économique. L’objet de cette rencontre était la mise en place des relations de partenariats techniques et commerciaux fiables en vue de répondre aux besoins spécifiques des entreprises camerounaises

Une Première rencontre fructueuse en terre Égyptienne

Durant trois jours, la délégation a successivement rencontré l’Ambassadeur Camerounais au Caire Monsieur Mohamadou LABARANG, visité des industries membres de la FEI, et tenu des échanges B to B dont certains ont abouti à l’établissement de relations d’affaires.

La première usine visitée est l’entreprise WOODPECKER. Créée en 1978, elle est spécialisée dans la transformation du Bois. Ensuite, la délégation s’est dirigée vers la société Pharmaceutique EVA PHARMA qui est spécialisée dans les produits génériques de 3eme génération. Et enfin, la délégation a visité l’entreprise PANORAMA ELECTRIC, qui elle est spécialisée dans la fabrication des équipements à basse consommation d’énergie d’une part, et les énergies renouvelables d’autre part.

L’une des articulations majeures de cette première rencontre industrielle Egypto-Camerounaise a été la signature d’une Convention de partenariat entre la Fédération Egyptienne des industries et le Syndicat des Industriels du Cameroun.

Cette convention vise à faciliter un rapprochement entre les industriels égyptiens et camerounais dans plusieurs secteurs à savoir l’agro-industrie, l’industrie du bois, l’industrie pharmaceutique, l’industrie énergétique et la transformation agropastorale. Elle met également l’accent sur des axes de convergences que sont :

  • Les échanges des informations et la veille stratégique sur nos environnements respectifs ;
  • le renforcement des capacités des acteurs à travers des formations et visites sur sites ;
  • le transfert des technologies ;
  • le développement des mécanismes alternatifs de financement et ;
  • la promotion du commerce et de l’exportation.

Les résultats de cette rencontre n’ont pas tardé à se manifester. Des responsables de l’entreprise MIS CAIRO ont fait le déplacement au Cameroun du 20 au 31 septembre 2023 pour rencontrer des partenaires nationaux et élaborer une Convention de Franchise.

A propos du potentiel industriel de l’Égypte

Le Gouvernement égyptien, conscient des conséquences des crises mondiales et des tensions géopolitiques, exploite de manière optimale le potentiel de l’économie égyptienne. « Le secteur de l’industrie en Egypte a réalisé des bénéfices de 1,2 milliard de livres égyptiennes pour l’année fiscale 2022-2023, avec un taux de croissance de 9,57 % pour les industries manufacturières par rapport à l’année précédente », déclare le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ahmed Samir, lors d’une conférence économique organisée par l’institution journalistique Akhbar Al-Youm. La délégation camerounaise a eu l’occasion de découvrir ce potentiel en visitant quelques entreprises.

Perspectives d’avenir entre le SYNDUSTRICAM et la FEI

L’ambition du Syndustricam est de mobiliser l’ensemble des partenariats au service de la transformation structurelle de l’économie du Cameroun. A travers le partenariat avec la FEI, il s’agit de faire bénéficier aux industriels Camerounais non seulement du savoir-faire des industries égyptiennes mais également des investissements qu’ils pourraient faire au Cameroun.

Pour poursuivre la dynamique engagée, le SYNDUSTRICAM envisage la tenue d’une deuxième rencontre Egypto-Camerounaise en septembre 2024 au Cameroun. L’objectif de ce second round sera de consolider les partenariats initiés en Egypte d’une part ; et d’autre part d’explorer tous les autres axes de collaborations notamment en captant les Investissements Direct Etrangers égyptiens dans les secteurs non miniers.

Cette rencontre sera en outre l’occasion de présenter aux industriels et autres acteurs médians Egyptiens le potentiel du Cameroun ainsi que les dispositifs administratifs mis en place pour accueillir et accompagner les investisseurs.

Pour l’organisation de cette deuxième rencontre, le Président du Syndicat a déjà saisi Son Excellence le Ministre des Relations Extérieurs pour solliciter son appui afin de mobiliser les administrations dont l’implication sera indispensable pour assurer la réussite de l’évènement.

Convention de collaboration AIVARA-SYNDUSTRICAM

Le nouveau siège de l’Association Internationale pour la Valorisation de l’Artisan Africain (AIVARA) a servi de cadre ce vendredi 24 novembre 2023, à la signature de la Convention de Collaboration entre le SYNDUSTRICAM et AIVARA. C’était en marge de la cérémonie de lancement officiel des activités de AIVARA au Cameroun qui a eu lieu en présence de Monsieur ABOUBAKARY Haman TCHIOUTO, Secrétaire général des services du gouverneur du Littoral ; Madame BALLA NGONO Marie Berthe, Délégué régionale du MINPMEESA ; Monsieur Alfred KAMOKWE, Président de AIVARA et Monsieur SAME EPEE Jean-Jacques, Représentant du Président du Synductricam.

AIVARA a pour mission de créer des opportunités de développement pour les artisans africains afin de favoriser leur rayonnement à l’échelle mondiale, ainsi que leur épanouissement social et pécuniaire.  Elle souhaite donner la possibilité à chaque africain de jouir de son génie créatif et de s’épanouir à travers ses œuvres. Pour mettre en œuvre cette vision, l’association mise sur des partenariats  afin de stimuler le secteur artisanal qui est pour le moment dans un cadre informel.

C’est dans cette dynamique que le SYNDUSTRICAM qui se veut un syndicat patronal moderne, ouvert à toutes entreprises industrielles au Cameroun, s’est engagé à accompagner les artisans au travers de la plateforme AIVARA. 

Alfred KAMOKWE
Président AIVARA
EPEE SAME Jean-Jacques
Secrétaire Général Syndustricam

On retiendra en fin de compte que la présente convention définit et fixe les modalités suivant lesquelles les deux organisations conviennent de créer un cadre de coopération dont les grands axes sont :

  • La promotion de l’économie camerounaise en général et des entreprises industrielles, commerciales, minières, et artisanales camerounaises ;
  • Le conseil et l’accompagnement des artisans dans le cadre de leur déploiement en Afrique ;
  • La préparation, l’encadrement et l’organisation des relations d’affaires entre l’association AIVARA et SYNDUSTRICAM ;
  • La prospection et la promotion des produits « Made in Cameroon » en Afrique et partout dans le monde ;
  • L’organisation de manifestations économiques et commerciales au Cameroun ;
  • L’attraction des investissements dans le secteur artisanal au Cameroun ;
  • Soutien financier ou par nature des activités de l’association AIVARA et de bénéficier d’éventuelles recommandations auprès des partenaires de SYNDUSTRICAM.

Il convient de rappeler que cette cérémonie courue a connu la présence de nombreuses autres personnalités, dont les plus remarquables sont les Ambassadeurs AIVARA venues de la France, le Côte d’Ivoire, et le BURUNDI.